Objectif n Un projet d'enquête sera bientôt lancé par le ministère du Travail en vue d'identifier la main-d'œuvre de mineurs dans les exploitations agricoles. La Journée mondiale contre le travail des enfants, célébrée hier, a été l'occasion pour le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale de faire le point sur les actions engagées dans ce sens. Ce rendez-vous a porté cette année sur l'élimination du travail de tout mineur dans le secteur agricole, celui-ci employant un pourcentage effarant d'enfants qui travaillent dans le monde, selon le Bureau international du travail (BIT) à Alger. A ce titre, le ministre de l'Agriculture, présent à cette journée, a tenu à faire remarquer qu'en Algérie la situation revêt un caractère particulier du fait que plus de 60% des domaines agricoles que compte l'Algérie sont privés et familiaux. Ce qui explique en grande partie, selon le représentant du département agricole, le nombre important d'enfants activant dans ce secteur. 70 à 80% de cette main-d'œuvre, généralement saisonnière, à en croire cette même source, ne sont autres que les enfants des propriétaires de ces terres. En soulignant toutefois que ce cas de figure «ne rentre pas dans les pires formes d'exploitation des enfants». Une lecture que le représentant de l'OIT en Algérie, M. Hadj Sadouk, ne semble en tout cas pas partager. Il considère au contraire que le travail des enfants dans les fermes «est l'une des formes d'activité les plus dangereuses pour les enfants comme pour les adultes». Et de poursuivre : «Les enfants employés dans des implantations agricoles à travers le monde sont souvent exposés à un large éventail de dangers et menaces : préparation, manipulation et application de pesticides toxiques, utilisation d'outils dangereux, travail sous des températures extrêmes…» Il n'en demeure pas moins que pour le département de Tayeb Louh, la situation en Algérie n'est nullement inquiétante en la matière et que notre pays n'est pas du tout concerné par les cas des pires formes de travail des enfants. Pour preuve, les résultats de l'enquête menée par les services de l'inspection du Travail en 2006 ont révélé que sur 3 853 organismes employeurs occupant un effectif de 28 840 travailleurs salariés, il a été enregistré l'emploi de 498 enfants de moins de 18 ans, dont 156 n'ont pas atteint l'âge légal de 16 ans, soit un pourcentage de l'ordre de 0,54 % contre 0,56 % lors de l'enquête effectuée en 2002. Dans son intervention, le représentant de l'Unicef à Alger, a, pour sa part, plaidé pour la création d'une convention cadre visant le passage systématique des enfants de l'éducation à la formation professionnelle. Il a salué à cette occasion l'installation par le ministère du Travail d'une commission intersectorielle de prévention et de lutte contre le travail des enfants en 2003. Cette commission, pour rappel, est chargée de coordonner l'intervention des différents départements ministériels dans le cadre d'un plan d'action national.