Résumé de la 8e partie n Après avoir fait des achats, l'occupant de la chambre 932 se rend à la gare pour prendre le train, mais vers quelle destination ? Les gens s'empressaient au départ et à l'arrivée des trains, traversaient la gare pour rejoindre la 42e Rue ou Park Avenue, s'attardaient dans les boutiques de la galerie, les guichets de pari mutuel, les self-services et les kiosques à journaux. D'un pas alerte, il descendit vers le niveau inférieur et se retrouva sur le quai 112 où arrivaient et partaient les trains de Mount Vernon. Il n'y avait pas de train annoncé avant dix-huit minutes et le quai était désert. Un rapide coup d'œil l'assura qu'aucun garde ne regardait dans sa direction, et il disparut dans les escaliers qui descendaient sur le quai. Le quai tournait en U au bout de la voie ferrée. De l'autre côté, une rampe menait dans les profondeurs de la gare. Contournant la voie, il marcha vers la rampe. Ses mouvements devenaient plus rapides, furtifs. Les bruits changeaient dans cet autre univers. Au-dessus, la gare bourdonnait des allées et venues de milliers de voyageurs. Ici, un générateur trépidait, des ventilateurs ronflaient, l'eau suintait sur le sol humide. Les formes silencieuses, étiques, de quelques chats miteux se faufilaient subrepticement dans le tunnel qui passait non loin de là sous Park Avenue. Une rumeur sourde et continue provenait de la voie d'évitement où les trains venaient tourner et souffler avant de prendre leur départ. Il poursuivit sa descente progressive jusqu'au pied d'un escalier métallique, gravit les marches à pas feutrés, posant avec application un pied l'un après l'autre. Un garde venait de temps à autre inspecter l'endroit. La lumière était très faible, mais on ne savait jamais… Au bout du petit palier se dressait une lourde porte en fer. Il posa délicatement la valise et le sac par terre chercha la clé dans son portefeuille. Pressé, nerveux, il l'introduisit dans la serrure. Le pêne céda avec réticence et la porte s'ouvrit. Il faisait très noir à l'intérieur. Il tâtonna à la recherche de l'interrupteur et, sans le lâcher, se baissa pour tirer la valise et le sac dans la pièce. La porte se referma sans bruit. L'obscurité était totale. Il pouvait à peine deviner les contours de la pièce. Une odeur de moisi dominait. Avec un long soupir, l'intrus s'efforça de se décontracter. Il prêta l'oreille aux bruits, de la gare mais ils étaient trop éloignés, et on ne les discernait qu'en faisant un effort pour les écouter. Tout allait bien. Il poussa l'interrupteur et une lumière lugubre envahit la pièce. Un néon poussiéreux éclairait le plafond et les murs lépreux, projetant de grandes ombres obscures dans les coins. La pièce était en forme de L., une pièce en ciment, avec des murs en ciment d'où pendaient des lambeaux écaillés de peinture grise. A gauche de la porte se trouvaient deux énormes vieux bacs à vaisselle. L'eau en gouttant des robinets avait creusé les rigoles de rouille dans l'épaisse croûte de saleté. Au milieu de la pièce, des planches irrégulières et étroitement clouées enfermaient un appareil en forme de cheminée, un monte-plats. Une porte étroite à l'extrême droite du L était entrebâillée, révélant des cabinets crasseux. (à suivre...)