Conséquences n Il faudra s'attendre à la fonte des glaces dans les régions côtières du pays. En outre, la désertification s'intensifiera et l'eau potable se raréfiera davantage. Le changement climatique est une réalité incontournable et l'Algérie ne sera pas épargnée par ses effets désastreux, a affirmé ce matin sur les ondes de la chaîne III, Ahmed Djoghlaf, sous-secrétaire général des Nations unies, directeur exécutif de la convention sur les changements climatiques. Pour mieux mettre en exergue la gravité de la situation, M. Djoghlaf a rappelé les conclusions du groupe d'experts sur le changement climatique mis en place par les Nations unies et regroupant 2 600 experts de 130 pays. «Le rapport est formel. Il y a un changement réel et l'homme en est responsable». Cette semaine, rappelle encore l'expert, 5 personnes sont mortes en Roumanie suite à une vague de chaleur exceptionnelle et le mois d'avril dernier a été le mois le plus chaud en Europe jamais enregistré par les météorologues. De même que l'hiver dernier a été le plus doux depuis 500 ans. Idem Pour l'automne. Au Canada, la banquise a diminué de 25% ces dernières années. Citant une étude de la Nasa, M. Djoghlaf a fait remarquer que les 30 dernières années ont été les plus chaudes depuis 12 000 ans et la planète enregistre la plus importante concentration de gaz à effet de serre depuis 650 000 ans. C'est dire si l'heure est grave et appelle des mesures urgentes. D'autant que l'expert s'est voulu tout aussi formel quand il a été interrogé sur les pays qui pâtiraient le plus des conséquences du phénomène. «Aucun pays et aucun écosystème ne seront épargnés. Mais, malheureusement, ce sont les pays qui ont le moins contribué au réchauffement de la Terre qui seront les plus affectés. A titre d'exemple, «un habitant de la Tanzanie émet toute sa vie la quantité de gaz à effet de serre qu'un Britannique émet pendant une seule journée». mais les plus vulnérables en pâtiront le plus. «Il y aura des effets sur l'accélération de la désertification qui touche déjà un milliard d'êtres humains. La fonte des glaces induira la disparition de villes côtières et il y aura une raréfaction de l'eau», prévoit M. Djoghlaf qui signale également que le Haut-Commissariat aux réfugiés considère que la prochaine vague de réfugiés sera constituée de «réfugiés du climat». «100 millions de personnes seront déplacées rien qu'en Afrique». Concernant les conséquences du phénomène sur notre pays, l'expert affirme que les régions côtières du pays ne seront pas épargnées par la fonte des glaces. De même que la désertification s'intensifiera et l'eau potable qui constitue déjà un problème, se raréfiera davantage. Notre pays détient, cependant, plusieurs cartes en main, à en croire M. Djoghlaf. A commencer par le fait qu'il dispose d'importantes réserves de gaz naturel qui est une énergie moins polluante que le pétrole, sa grande superficie qui peut permettre des programmes de reboisement afin de créer des microclimats et sa proximité avec l'Europe avec laquelle un programme de coopération dans la lutte contre le réchauffement climatique peut être envisagé.