"Appréhension" Le taux de déperdition scolaire suscite les interrogations des parents. Alors que les wilayas du centre et de l?ouest du pays sont préoccupées par l?épisode alarmant et pas moins controversé que connaît la santé, en l?occurrence les MTH, la peste bubonique et la conjonctivite, l?Est algérien, quant à lui, relance la polémique autour du système éducatif. Selon les premières statistiques communiquées par la structure de tutelle de la wilaya de Constantine, le taux de déperdition serait de l?ordre de 0,2% au cycle fondamental de 1,86% au moyen et enfin 1,28% au secondaire. Des chiffres qui, selon Mme Karima Sebti, responsable du service de l?organisation scolaire, ne sont pas alarmants. Selon elle, la déperdition scolaire est un problème universel. Même si les proportions changent d?un pays à l?autre. Elle trouve son origine à l?intérieur et à l?extérieur de l?école, comme les conditions socio-économiques des élèves qui échappent totalement à son contrôle. Cependant, ces propos n?ont pas calmé l?inquiétude qui s?est emparée des associations de parents d?élèves de cette wilaya. Au contraire, ces dernières considèrent cette déperdition comme un phénomène fallacieux ayant pour cause des raisons socio-économiques, dont entre autres, le despotisme de l?image et le coût élevé des livres scolaires (600 DA pour le cycle fondamental, 700 pour le moyen et 1 600 pour le secondaire), alors que le Smig est de 8 000 dinars. Par ailleurs et bien avant de boucler l?année scolaire, soit en mai dernier, une journée d?étude placée sous le thème : «La déperdition scolaire? Une préoccupation des familles et de la société», avait eu lieu dans la commune de Hamma Bouziane. Celle-ci a permis à M. Hacène Boudemagh, inspecteur et secrétaire général de la Fédération des associations des parents d?élèves de présenter son étude ? menée de 1987 à 1999 ?, qui avait révélé des résultats guère rassurants au grand dam des parents et appelé à prendre au sérieux, et dès à présent, ce phénomène. L?étude en question est une enquête qui consiste en un suivi du cursus scolaire d?une soixantaine d?enfants du primaire au secondaire. Les résultats obtenus donnent entre autres un taux du redoublement de 3,33% pour le cycle fondamental, avec 1,66% de perdition. Au cours de la journée d?étude, une série de propositions a été faite dont notamment : la réforme globale du système éducatif afin qu?il puisse répondre aux défis soulevés par les gigantesques changements introduits dans la révision des programmes pédagogiques, la sensibilisation des parents d?élèves, la prise en charge des élèves déficients, le recrutement au sein des écoles de psychologues et de conseillers d?orientation, l?aménagement de classes spéciales pour les élèves souffrant de perturbation, la relance des commissions de solidarité scolaire et l?amélioration des conditions socioprofessionnelles de l?enseignant afin de pouvoir se consacrer à sa vocation notamment l?éducation et l?apprentissage des enfants d?Algérie, les hommes du futur.