Photo : Riad Par Hasna Yacoub M. Djamel Laïdouni ainsi que la plupart des membres de son bureau exécutif ont été reconduits hier à la majorité écrasante à la tête du Syndicat national des magistrats algériens (SNMA) sans grande surprise. Ce dernier, précisons-le, était le seul candidat. Intérimaire à ce poste entre 2004 et 2006, Djamel Laïdouni a assuré la présidence du syndicat durant le dernier mandat de trois ans (2006-2009) avant d'être reconduit hier pour un mandat de quatre ans. La prolongation d'une année du mandat du bureau exécutif du syndicat national est l'un des amendements proposés et adoptés hier par l'assemblée générale ordinaire du SNMA. L'autre amendement important introduit est de nommer dorénavant tout magistrat retraité comme membre d'honneur du syndicat. Juste après sa réélection et faisant part des priorités du SNMA, M. Laïdouni précisera que le syndicat va s'atteler à «assurer l'indépendance du magistrat et sa formation. Il ouvrira le débat sur le statut du Conseil national de la magistrature ainsi que sur le statut du magistrat». Sur le plan international, le SNMA va continuer sa bataille pour adhérer à l'Union internationale des magistrats. Une bataille de longue haleine, sachant que le SNMA a exprimé le vœu d'y adhérer en 2002 et n'a réussi que dernièrement à être un membre extraordinaire avec 25 voix contre 22. Deux rapporteurs de l'Union internationale des magistrats étaient justement invités à l'AG et auront à préparer un rapport qui sera présenté à la fin de l'année en cours à la prochaine réunion qui se tiendra au Sénégal et sur la base duquel sera décidée l'adhésion du SNMA comme membre à part entière. Il faut préciser qu'une guéguerre est enregistrée entre les membres de l'Union internationale des magistrats autour de l'adhésion de l'Algérie, un pays francophone qui viendrait affaiblir le rang des adeptes du système anglo-saxon, présents en force. Après la présentation du bilan moral et financier, adopté par la majorité des participants, le débat a été ouvert. Les interventions ont, dans leur majorité, porté sur les problèmes socioprofessionnels des magistrats. Le représentant de la cour de Sétif a tenu, pour sa part, à préciser que le respect du règlement intérieur est fondamental. «Il fallait que les convocations qui nous ont été envoyées pour cette AG comportent l'ordre du jour. Le bilan moral et financier devait nous parvenir au moins deux mois à l'avance pour que l'on puisse le débattre», a-t-il souligné. Plusieurs interventions ont porté sur l'instruction de la chancellerie qui oblige les juges de siège à transcrire personnellement sur ordinateur leurs délibérés, «ce qui est humainement impossible avec la charge de travail actuel». «Nous avons une moyenne d'une centaine de dossiers par jour. Il faut étudier l'affaire, prononcer le jugement et l'argumenter.» Ces juges affirment ne pas comprendre cette décision : «Nous sommes pour la modernisation de la justice mais ce n'est pas ainsi que cela va se produire.»