Résumé de la 14e partie n Dhiyâb, le fils du chef des Banû Hilal, grandit. Il commence à faire la cour à sa cousine, la belle Djazia. Très maligne, Djazia ? Elle l'était, et Dhiyab n'était pas le seul garçon de la tribu à lui faire la cour. Ce jour-là, justement, ils sont quatre ou cinq à se presser autour d'elle quand le jeune garçon arrive. — Que se passe-t-il ? demande-t-il. — C'est Djazia, dit l'un des garçons, nous lui récitons des poèmes plus beaux les uns que les autres, mais elle refuse de nous écouter, elle nous demande d'abord de trouver la réponse à une énigme... — Une énigme si difficile, dit l'un des adolescents que nous donnons tous notre langue au chat ! — Dites-moi quelle est cette énigme ! — Peuh, parce que tu te crois plus malin que nous ? Djazia, qui a suivi l'échange sans rien dire, se met soudain à parler. Elle s'adresse à Dhiyab ; — Ecoute, toi qui viens d'arriver : il naît avec des cornes, il vit sans cornes, il meurt avec des cornes ! Un des garçons s'exclame : — Quel étrange animal ? Existe-t-il seulement, un bélier qui naît avec des cornes, vit avec des cornes et meurt sans cornes ! — Et qui te dit que c'est un bélier ? C'est peut-être un bœuf ! — Ou alors un bouc ou une chèvre... — C'est vous qui êtes des animaux... Il ne s'agit ni d'un bélier, ni d'un bœuf, ni d'un bouc, ni d'un tout autre animal ! — Alors, toi qui te crois malin, dis-nous de quoi il s'agit ! Mais c'est vers Djazia que Dhiyab se retourne : — Ce dont il s'agit veut rivaliser avec toi en beauté et en éclat mais quels que soient ses efforts, il n'y parvient pas ! La jeune fille rougit et baisse les yeux. Les jeunes gens qui lui font la cour s'emportent : — Au lieu de faire des compliments à Djazia, tu ferais bien de donner une réponse à son énigme ! — Mais je l'ai donnée dit Dhiyâb : la chose qui cherche à rivaliser avec elle est la lune ! Et la lune est la réponse à l'énigme ! Les jeunes courtisans se regardent : — La lune ? — Oui, la lune ! — Explique-nous alors comment la lune peut avoir des cornes ! — Imbéciles, répond Djazia, la lune, quand elle naît, est croissant : elle porte bien deux cornes. Quand elle grandit et se transforme en pleine lune, elle n'a plus de cornes, mais au fur et à mesure qu'elle décroît, elle retrouve la forme de croissant, avec laquelle elle meurt... Les jeunes gens se regardent émerveillés. — Ce que tu dis est vrai ! — Je veux bien discuter, en tête à tête avec toi, dit Djazia à Dhiyab. (à suivre...)