Souvent la marchandise contrefaite importée est cédée à des prix défiant toute concurrence dans les grands marchés, tels Tadjenant, El-Hamiz, El-Harrach? C?est là que les vendeurs à la sauvette ou les grossistes s?approvisionnent, pour revendre la marchandise à même le sol ou à des détaillants. Ces derniers la revendent ensuite aux consommateurs souvent tentés par les prix. Ahmed est un jeune vendeur à la sauvette à Alger, il vend des montres à 250 DA. Un groupe de curieux entoure son étal en plastique. Il dira qu?elles proviennent du port et qu?il les a achetées par l?intermédiaire d?une tierce personne. Des montres de toutes les couleurs et de différentes marques (Casio, K. Klein?) sont cédées au rabais ; lui-même affirme ignorer l?origine du produit. «Tout ce que je sais c?est que cela marche. Les gens achètent». Un peu plus loin des joggings Adidas à 1 400 DA, des pulls Nike à 1 000 DA, des pantalons de sport Adidas à 200 DA. Alors qu?un simple pull de la même marque ne coûte pas moins de 4 000 DA en vitrines ! Des chaussures de sport de différentes marques, étalées sur les trottoirs des marchés. Elles proviennent souvent du grand marché de Tadjenant, d?El-Eulma à Sétif. Le jeune explique qu?il revend souvent sa marchandise en gros à des détaillants, qui la cèdent ensuite dans leurs magasins à des prix exorbitants comme de vraies marques. Beaucoup d?autres jeunes attestent qu?ils achètent leurs produits chez des grossistes. Des vendeurs d?appareils photos dont l?origine est douteuse là aussi cèdent leur marchandise à 800 DA, parfois à beaucoup moins. Ces mêmes appareils dépassent largement les 1 000 DA dans les magasins. Des habits et des pulls de différentes marques et couleurs jonchent le sol, des mixeurs, des sèche-cheveux, de la vaisselle, proposés à des prix imbattables. Les citoyens croyant faire de bonnes affaires s?en emparent allègrement, ignorant qu?ils ont été arnaqués et qu?ils mettent souvent leur santé en danger. Des huiles pour cheveux, des crèmes de beauté, pour les soins du visage et de la peau?. se trouvent également sur ces étals sinistres. Le client a le choix, et comme il est souvent éprouvé par la hausse des prix surtout durant le mois de ramadan, il ne se soucie guère de la qualité de ce qu?il achète. Croyant avoir fait une bonne affaire, il se fait berner facilement.