Résumé de la 23e partie n Répudiée par Dhiyâb, la nuit même de ses noces, Djazia est demandée en mariage par Ben Ali Cherif, le puissant chef de la tribu zénète. Ben Ali Chérif est retourné chez lui, satisfait que sa demande ait été acceptée. Dès qu'il livrera les vivres qu'il a promis, il pourra emmener Djazia chez lui. Djazia, elle, se prépare à partir. Elle regrette beaucoup Dhiyâb et se dit qu'elle n'aurait pas dû froisser sa susceptibilité. Elle savait pourtant que les hommes étaient trop fiers pour se laisser battre par une femme. Dhiyâb, qui l'aime toujours, regrette aussi d'avoir pris une décision intempestive : il aurait dû admonester Djazia mais non la répudier... il serait revenu sur sa décision et il l'aurait épousée une seconde fois si ce Ben Ali Chérif n'avait pas demandé sa main... il n'allait pas faire une demande derrière lui... Cela fâcherait le chef berbère et surtout priverait la tribu de vivres précieux... Il rôde autour de la tente de la jeune femme, attendant qu'elle sorte. Comme elle ne sortait pas, il soulève le pan de la tente et la trouve en train de passer du grain dans un crible. — Il tourne, il tourne et prend des gifles. La jeune femme lève vers lui ses grands yeux noirs. — Tu fais allusion au tamis que je tiens entre les mains. Il sourit. — Tu as vu juste ! — C'est une énigme connue, dit la jeune femme. Un enfant t'en donnerait la solution... Je te savais plus fin... En revanche, si tu es aussi perspicace que tu le fais croire, réponds à mon énigme : sa main est dans ma main et sa voix est dans mon cœur ! Dhiyâb pouffe de rire. — Parce que tu crois que ton énigme est difficile à trouver ? N'importe quel idiot du camp t'en donnerait la réponse... Il la fait attendre un moment, puis lâche : — C'est la cuiller... — C'est bien cela, dit-elle... Nous étions faits l'un pour l'autre... — Oh non, s'écrie Dhiyâb, nous aurions passé notre temps à nous quereller, chacun cherchant à faire croire à l'autre qu'il lui est supérieur ! — Je te suis supérieure, dit Djazia. — Non, c'est moi, dit Dhiyâb, il n'y a d'énigme que tu m'aies posée et à laquelle je n'ai pas répondu... Elle soupire. — Les énigmes, c'est à Ben Ali Chérif que je devrais les poser maintenant. — Il paraît que c'est un grand joueur d'échecs... — Je le battrai, dit la jeune femme. — Prends garde de l'humilier ! — Je ne m'abaisserai jamais devant lui ! Dhiyâb soupire. — Je te souhaite beaucoup de bonheur... — Adieu, dit la jeune femme. C'est ainsi que Dhiyâb et Djazia se sont séparés (à suivre...)