Résumé de la 22e partie n Le soir même de ses noces, Dhiyâb répudie Djazia : il a compris qu'il ne peut s'entendre avec elle. Le lendemain matin, alors que les jeunes hommes et les invités sont réunis pour entendre Dhiyâb dire qu'il a consommé son mariage avec Djazia, celui-ci lâche : — J'ai répudié Djazia avant même de l'avoir épousée ! nous avons compris tous les deux que nous n'étions pas faits l'un pour l'autre... Nous n'avons pas l'intention de passer le reste de nos jours à nous affronter ! C'est la consternation dans le camp ; mais alors que quelques jeunes veulent faire leur demande, le chef berbère, Ben Ali Chérif, invité à la fête, avance. — aujourd'hui même, je demande la main de Djazia ! Et comme pour écarter toute demande d'un rival, il ajoute : — Je fournirai, comme dot, à la tribu, tant de quantités de grains, tant de troupeaux de moutons et de bœufs... Cheikh Ghanem, alléché par la demande, parle au nom de la tribu. — J'accepte ta demande. — il faut consulter Djazia, dit le Zénète. — Je vais lui parler, dit le Cheikh arabe. Il va retrouver Djazia. Elle est triste et honteuse, depuis que Dhiyâb l'a répudiée. Mais elle est trop fière pour montrer sa douleur. — djazia, lui dit-il, je regrette que tu ne t'entendes pas avec mon fils ! Je croyais que vous étiez faits l'un pour l'autre mais hélas, je me suis trompé ! — ton fils cherche toujours à m'écraser, dit la jeune femme. — Et toi, avais-tu besoin de lui montrer que tu étais aussi rusée que lui ? — Oui, dit la jeune femme, pourquoi faudrait-il que ce soit toujours lui qui ait le dernier mot ? — Parce que tu es une femme et qu'il est un homme ! Cette réponse, loin de calmer Djazia, l'excite. — Ce n'est pas une raison : si j'étais un homme, je l'aurais affronté avec des armes et j'aurais eu le dessus ! Là, nous nous affrontons avec l'esprit et il est juste, si je le bats, qu'il le reconnaisse ! Cheikh Ghanem secoue la tête. — Tu te trompes ma fille... Puisque dhiyâb ne veut pas de toi, je t'apporte une autre demande en mariage... — Qui demande ma main ? dit la jeune femme. — Ben Ali Chérif, dit le Cheikh. — C'est un homme âgé, dit Djazia, déçue, et il est très vilain. — Mais il offre une belle dot pour la tribu... Des vivres qui nous mettraient, pour un temps, à l'abri de la famine... — Alors j'accepte de l'épouser, dit la jeune femme. C'est ainsi que Djazia, répudiée par dhiyâb, l'homme qu'elle aimait et qui l'aimait, épouse Ben ali Chérif, le puissant chef de la tribu zénète (à suivre...)