Résumé de la 1re partie n Marie-Louise est surprise d'apprendre que sa voisine —qu'elle ne connaît pas — demande à la voir pour lui demander pardon. En revenant vers l'autre bâtiment, elle précise : — Cette histoire d'appartement est complètement fausse. Elle a été expulsée parce qu'elle ne payait pas le loyer depuis des mois. Rien à voir avec vous. Mais vous savez, cette demoiselle Subat, c'est un drôle de personnage. A la visite suivante, Mlle Subat dit à Marie-Louise : — Moi aussi, je suis voyante. Je tire les cartes. Vous m'avez volé mes clientes. Alors, je vous ai maudite et j'ai maudit vos enfants ! Marie-Louise, qui en effet tire les cartes à ses moments perdus, se raidit : — Vous avez maudit mes enfants ! Mais de quel droit ? Que vous ont-ils fait ? D'ailleurs, ils ne sont venus me voir que deux fois depuis que j'habite ici ! — Ils m'ont jeté des sorts ! — Vous êtes folle à lier. Mes enfants ? Vous jeter des sorts ? Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? La dame en noir précise : — Rassurez-vous : je n'ai pas réussi à les atteindre. Pourtant j'a fait tout ce que j'ai pu. Je suis venue chez vous. Vous ne vous souvenez pas ? Marie-Louise, encore rouge de colère, éclate : — Vous ? Chez moi ? Quand ça ? Vous avez gardé la clef ? Vous vous êtes introduite chez moi en mon absence ? ?a alors, c'est le bouquet ! Et que veniez-vous faire chez moi ? — Mais non, pas en votre absence. Vous étiez là. Vous ne vous souvenez pas ? Marie-Louise a du mal à respirer. Est-ce l'atmosphère de cette chambre mal aérée? Est-ce le relent de médicaments ? Mlle Subat poursuit, d'une voix un peu éteinte : — Vous ne vous souvenez pas ? Au printemps ? Une nuit ? Marie-Louise se souvient soudain d'une visite étrange : — Au printemps ? Ne me dites pas... La chatte ? C'était vous ? En posant cette question, Mme Berthollet se remémore en effet un incident étrange : au mois de mars, elle était seule chez elle en compagnie de Mitsou, la chatte siamoise. Soudain, Mitsou s'était dressée sur ses quatre pattes, le poil hérissé et feulant comme une diablesse. Puis elle avait sauté sur le lit et s'était cachée derrière sa maîtresse. Elle ne se comporte jamais ainsi même pas devant un chien, aussi gros soit-il. Sauf si elle voit une autre chatte. La jalousie sans doute. Mais, là, il n'y avait pas de chatte visible... Etrange ! Le lendemain matin, Marie-Louise avait même raconté cet incident à la concierge : — Vous vous rendez compte ! Mes fenêtres étaient fermées. Et pourtant Mitsou «voyait» une chatte. Elle était terrifiée. Je suis au quatrième étage : Comment un animal pourrait-il arriver chez moi, ne serait-ce que sur le rebord de ma fenêtre ? J'ai ouvert tous mes placards pour voir si une chatte n'était pas cachée à l'intérieur... Le plus bizarre, c'est que l'incident s'était reproduit trois soirs de suite, à la même heure. Avec Mitsou toujours aussi furieuse et terrifiée devant une chatte... fantôme. Marie-Louise avait fini par brûler de l'encens dans son deux-pièces et l'étrange visite avait cessé. Aujourd'hui, Marie-Louise a un petit frisson rétrospectif en y repensant. — Répondez-moi ! La chatte ? C'était vous ? (à suivre...)