Résumé de la 2e partie n Bernard et marie-Louise se rendent chez la Palmira qui annonce, déjà, au couple, sa séparation. Les années passent. Bernard et Marie-Louise se lancent dans la vie. Bernard, lui, se retrouve en Algérie. Lors d'une permission, son père lui dit : — Il y a six mois, nous avons eu très peur. Regarde ! Et il lui tend un faire-part de décès découpé dans le quotidien local : «Le docteur Lefol, son épouse et leurs enfants ont la douleur de vous faire part de la mort de Bernard Lefol, sergent au groupe de transport 351 à Blida, mort pour la France le 24 juillet 1960.» Suivent les formules consacrées. — ?a alors, de qui s'agit-il ? Même nom, même prénom. Ce malheureux homonyme était en plus dans la même unité que Bernard, lui-même sergent au groupe de transport 351. Son père poursuit : — Beaucoup de personnes ont cru qu'il s'agissait de toi ! Je me suis renseigné. Il s'agit d'une famille Lefol qui vit à Salon-de-Provence. De très lointains cousins dont j'ignorais l'existence. J'ai su comment est mort ce Bernard Lefol. Il était de garde dans la prison de Blida et un prisonnier algérien a réussi à s'échapper. Il s'est emparé d'une mitraillette et a tiré une rafale que le pauvre Bernard a reçue en pleine poitrine. Il est mort dans l'avion qui le transportait à Alger. Soudain, Bernard se revoit sur la plage de Majorque, le 1er août 1956, le jour de son arrivée. Palmira lui parle : — Avant que quatre ans ne soient passés, quelqu'un de votre famille va mourir dans un avion. Mais cela vous laissera assez froid. C'est comme si c'était un parent lointain... Le Bernard Lefol insoupçonné est mort le 24 juillet 1960, pratiquement quatre ans plus tard... Le Bernard Lefol de notre histoire, quant à lui, comme Palmira l'a dit, visitera de nombreux médecins. En tant que «visiteur médical» pour une grande marque pharmaceutique. En France et dans le Maghreb. Palmira avait raison. Et à cinquante-six ans, il contracte une maladie qui aurait dû être mortelle mais il survit miraculeusement... Cette même année 1960, c'est au tour de Marie-Louise d'avoir une surprise. Pour elle aussi, les prédictions de Palmira se sont en partie réalisées. Elle a rencontré un Libanais et désormais elle passe le plus clair de son temps au Mali. Elle vient d'avoir un fils. Revenue à Palma, elle ne peut résister à la tentation : il faut qu'elle retourne voir Palmira la sorcière. Elle avait noté l'adresse sur son petit carnet : calle San Juan, au numéro 7, premier étage droite. Palma n'est pas si grande. Elle retrouve vite le palais Renaissance, le patio, l'escalier de marbre, la grande porte. Elle sonne. La porte s'ouvre. Une dame aux cheveux blancs inconnue ouvre : — Bonsoir, madame. Je suis bien chez Mme Palmira Diaz Del Belveder ? — Non, pas du tout ! Marie-Louise, à travers la porte entrebâillée, reconnaît les armures, les meubles précieux, les vitrines d'argenterie qui l'ont émerveillée quatre ans auparavant. — Madame Diaz Del Belveder n'habite plus ici ? Je suis venue dîner ici, chez elle, avec un ami, il y a quatre ans... La dame aux cheveux blancs la fait entrer et l'invite à s'asseoir dans le fauteuil même où elle s'est assise quatre ans plus tôt. Marie-Louise raconte la visite, les prédictions. Elle lui décrit avec précision les autres pièces de l'appartement. La dame l'écoute avec un air de plus en plus étonné. Elle finit par lui dire, en pesant ses mots : — Ma chère enfant, il n'y a pas de doute : vous êtes déjà venue ici. En mon absence ! Mais je peux vous jurer sur la Vierge que mon mari, mes enfants et moi-même habitons ici depuis quarante ans. Ma mère est infirme et, depuis vingt ans, l'appartement n'a jamais été vide un seul jour. Je ne connais absolument pas cette Palmira Diaz Del Belveder et je n'en ai jamais entendu parler... Mystère...