Résumé de la 34e partie n Djazia veut retourner auprès de sa famille mais son époux, craignant qu'elle ne revienne plus, refuse. Surtout que cette année-là, les Zénètes n'ont pas livré de blé aux Banu Hilal. Elle a beau supplier Ben Ali Chérif, celui-ci refuse de la laisser partir. — Je sais que tu m'as épousé à contrecœur, et que c'est ta tribu qui t'y a forcée. Tant que je lui livrais du blé et des bêtes, elle t'obligeait à rester avec moi, mais maintenant que je n'ai rien à offrir, elle voudra te reprendre ! — Je veux juste revoir les miens ! — Pas question, tranche Ben Ali Chérif. Cependant, Djazia connaît la passion de son époux pour le jeu dit du sig : c'est une sorte de jeu d'échecs, qui se joue à deux ou plusieurs joueurs. Le jeu consiste pour chacun de faire entrer ses pions dans les cases de l'autre. Le vieux chef a proposé à plusieurs reprises à Djazia de jouer avec lui mais elle refusait, trouvant ce jeu débile. Aussi Ben Ali Chérif est-il étonné quand elle vient lui proposer une partie de sig. — Toi jouer au sig ? dit-il. — Tu as peur que je te batte ? répond-elle. — Non, dit-il, mais je croyais que tu méprisais ce jeu ! — Aujourd'hui, je veux me mesurer à toi ! — D'accord, dit Ben Ali chérif, mais celui qui gagnera demandera à l'autre de faire ce qu'il voudra. — J'accepte, dit Djazia. Ben Ali Chérif, tout content de montrer à son épouse hilalienne sa supériorité va chercher le jeu et le pose devant elle. — Jouons, dit-il. Ils jouent. Ben Ali chérif gagne la première partie. Il exulte : — J'ai gagné, j'ai gagné ! Djazia sourit ; — Oui, tu as gagné, exige de moi ce que tu voudras ! En fait, la jeune femme l'a laissé gagner exprès. — Je veux, dit Ben Ali chérif que tu te dénudes devant moi ! Djazia est son épouse mais il ne l'a jamais vue nue, la jeune femme refusant, par pudeur, de se déshabiller devant lui. — C'est une chose que tu ne voudrais pas faire ? demande Ben Ali Chérif. — Oui, mais tu as gagné, et tu as le droit de tout exiger. Si j'avais gagné, j'aurais exigé aussi quelque chose qui t'aurait déplu ! Elle se lève, ôte ses vêtements. En même temps, elle déroule sa chevelure : elle est si longue qu'elle la couvre entièrement, de la tête aux pieds de sorte que son époux ne peut voir que ses orteils ! — Tu triches, dit le mari, furieux ! — Tu m'as demandé de me déshabiller pas d'ôter mes cheveux ! — Alors, j'exige une autre partie, et cette fois-ci je serai plus précis dans ma demande ! — J'accepte, dit Djazia, en souriant. (à suivre...)