Constat n Tous les ingrédients d'une explosion semblent réunis à quelques encablures seulement d'une rentrée marquée du sceau de l'incertitude. Ouf ! il n'y a pas eu d'émeutes à Sidi Bel Abbes pour une histoire biscornue de football, comme cela fut le cas, au début de l'été avec Boussaâda et ses tristes péripéties. La décision de maintenir les deux clubs en DII, a pu étouffer la tension, dans une ultime parade. Il en faudra, cependant, davantage pour éviter la vraie poudrière : «l'explosion sociale» qui s'annonce seulement à la veille d'une rentrée sociale placée sous le signe d'une contestation tous azimuts et où, hasard du calendrier, ramadan et rentrée scolaire, tous les deux fort redoutés par les ménages, du point de vue dépense. Comment faire pour calmer des esprits qui s'échauffent chaque jour un peu plus, au rythme d'une flambée des prix, souvent décriée, quelquefois expliquée mais jamais maîtrisée ? En somme, tous les ingrédients d'un «tsunami social» sont réunis, redoutent bon nombre d'observateurs. Mercredi dernier, les pouvoirs publics sortaient enfin de leur mutisme. Un Conseil du gouvernement a été mis sur pied en urgence. Première décision prise : l'installation d'un comité de veille ad hoc, dont la mission est «de suivre au quotidien les tendances du marché», lit-on en substance dans un communiqué des services du chef du gouvernement. Comme palliatifs, ce comité interministériel devra proposer des «correctifs éventuels»… qui, faut-il le dire, risque de ne pas plaire à beaucoup de monde, sans doute pas au patronat. La veille, le FCE de Réda Hamiani, dans sa dissection de la situation, a saisi par écrit le gouvernement pour lui faire cinq propositions anti-inflation : réévaluation du dinar, réduction des droits de douane et de la TVA, réduction de la marge bénéficiaire des entreprises, et, «en ultime recours», une augmentation du Snmg. A l'arrière-plan, le décor est plutôt noir. Plusieurs foyers de tension s'affirment, çà et là, à mesure que les jours s'égrènent. Les indices du mécontentement et de la révolte se suivent et se ressemblent : à El-Hadjar, des milliers de salariés, menacés de compression par l'Indien Metal Steel, sont sur le qui-vive, décidés à ne pas céder la moindre concession. Toujours du côté de Annaba, plus de 5 000 retraités se sont donné rendez-vous à la première semaine de septembre pour crier à l'unisson leur haro devant les autorités locales. A Aïn Defla, des habitants en colère pour une histoire d'eau qui traîne depuis des années, n'ont trouvé rien de mieux que d'investir, jeudi, la RN4 et contraindre les centaines d'automobilistes de tirer le frein à main, et les agents de l'ordre... à utiliser la manière forte. Mais la contestation sociale a des symptômes qui peuvent élargir encore plus le champ de la contamination. L'érosion du pouvoir d'achat est comme une larve de magma. Le volcan risque de gronder en septembre où en … octobre.