Résumé de la 6e partie n Les naufragés du «Venture», partis chercher du secours, ont disparu, avec leur embarcation, en mer. C'est la première disparition du triangle des Bermudes. Au début de l'automne 1750, le capitaine espagnol Don Juan Manuel de Bonilla s'apprête à quitter La Havane, à la tête d'une flotte de cinq galions. Cinq galions chargés d'or et de pierres précieuses, destinés à la couronne d'Espagne. Le capitaine n'ignorait pas les dangers de la mer, infestée à l'époque de pirates, mais, plus que les pirates, il y avait les bateaux anglais qui sillonnaient l'océan Atlantique. L'Angleterre, comme l'Espagne, possédait des colonies en Amérique, et les deux puissances se livraient, par corsaires interposés, la guerre. Les bateaux anglais, armés comme des vaisseaux de guerre, interceptaient les navires ennemis qui approchaient de leurs colonies. Pour se défendre, les Espagnols avaient également transformé leurs galions en navires de guerre et voyageaient en convois pour parer aux attaques. En principe, l'Espagne et l'Angleterre venaient de signer un traité de paix, interdisant les actes de piraterie, mais les escarmouches ont continué. C'est ainsi qu'une armada espagnole a attaqué les côtes de la Caroline, brûlant les habitations et levant du butin. Les Anglais, le capitaine Bonilla s'en doutait, attendaient certainement le moment propice pour prendre leur revanche. Et sa flotte doit justement emprunter une zone fréquentée par les Anglais : les îles des Bermudes et la Floride.... Avant le départ de La Havane, le capitaine a donné des ordres : les bâtiments qui constituent la flotte doivent rester, quoi qu'il arrive, groupés. En cas d'attaque, ils pourraient riposter ensemble... Voilà plusieurs heures maintenant que la flotte vogue sur l'Atlantique, portée par un vent moyen : ni trop faible ni trop fort... Debout sur le bastingage du «Nuestra Senora de Guadalupe», qui ouvre la route, le capitaine, armé d'une longue lunette, scrute l'horizon. Il n'y a apparemment aucun vaisseau ennemi en vue. Le ciel est chargé de nuages mais rien d'alarmant : aucune tempête ne s'annonce. — Tout va bien, dit le capitaine à son second, pas de navire ennemi en vue et la mer semble très calme. — Bien capitaine, dit le second, attentif, comme son supérieur, à tout ce qui se produit dans l'océan. — Maintenez l'allure. Si Dieu veut, nous conduirons notre cargaison à bon port ! La cargaison, entreposée dans les soutes du bateau, représente un trésor fabuleux : plusieurs millions de pièces d'or et des pierreries... De quoi faire rêver les pirates et les Anglais qui écument les mers. Le capitaine a donné ordre aux bateaux de se tenir prêts à parer à toute attaque. Les canons sont pointés dans toutes les directions et les arquebusiers, armés jusqu'aux dents, n'attendent que l'ordre de tirer. Mais pour le moment, il n'y a rien à craindre. Il est vrai que même si des bateaux ennemis ont intercepté l'armada, il n'est pas sûr qu'ils cherchent à l'attaquer, tellement elle paraît puissante ! (à suivre...)