Ces jeunes qui ont décidé de leur propre gré de quitter le pays sur des «boat-people», faisant fi du risque encouru, créent des soucis inqualifiables à leurs parents qui assistent parfois, au repêchage de corps inertes de leur progéniture. Les parents, constatant la disparition de leurs enfants, se voient contraints d'entamer des recherches et des déplacements souvent dans les pays voisins, notamment en Tunisie. Pour unir leurs efforts, ils ont décidé de se constituer, récemment, en collectif afin de faciliter la recherche de leurs enfants qu'ils veulent retrouver «morts ou vifs». Kamel Belabed est l'un des initiateurs du collectif et père de l'un des harragas disparus. Il a déclaré récemment à la presse : «Nous sommes déterminés à faire l'impossible pour savoir ce qu'il est advenu d'eux, nous ne pourrons jamais faire le deuil de nos enfants, si nous restons dans l'état actuel des choses. Il y a parmi nous, certains qui sont devenus dépressifs et d'autres qui parlent sérieusement de suicide, tant leur désespoir est grand».