Menaces n Alors que Téhéran dévoile ses nouvelles capacités militaires, la France et les Etats-Unis recommandent des sanctions spécifiques. Au moment où la pression internationale augmente concernant son programme nucléaire iranien, le président Mahmoud Ahmadinejad a estimé ce samedi matin que la présence des forces américaines dans la région est la source de «toutes les menaces». «La présence des forces illégitimes dans la région est la cause de tous les différends et de toutes les menaces et leur départ est dans leur intérêt, dans celui des peuples de la région et de la sécurité», a-t-il précisé dans un discours prononcé à l'occasion de l'anniversaire du déclenchement de la guerre Iran-Irak (1980-88). A cette occasion toujours, Téhéran a présenté pour la première fois le Ghadr (puissance), un nouveau missile de longue portée (1 800 km) capable d'atteindre Israël et toutes les bases militaires américaines de la région, lors d'un imposant défilé militaire. Cette année, contrairement à l'an dernier, il était accompagné de nombreuses inscriptions anti-américaines et anti-israéliennes. Des véhicules militaires portaient des inscriptions : «Mort à l'Amérique» et «Mort à Israël», ou encore «Aucun Iranien et aucun musulman ne reconnaît l'existence d'Israël». D'autres mettaient en exergue des citations de l'imam Khomeyni, fondateur de la République islamique, hostiles à Israël. Parallèlement, les Etats-Unis et la France ont affirmé, hier, vendredi, être sur la même longueur d'onde concernant l'Iran qu'ils ont à nouveau menacé de sanctions si ce pays ne cédait pas à la pression internationale pour suspendre son programme nucléaire. «Nous allons demander des résolutions supplémentaires au Conseil de sécurité de l'ONU, si l'Iran ne prend pas le chemin de la négociation», a affirmé la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice à l'issue de sa rencontre avec son homologue français Bernard Kouchner. «Nous avons tracé une voie diplomatique qui considère les négociations comme le moyen privilégié pour résoudre la question du dossier nucléaire iranien», a ajouté la responsable américaine. «Nous avons exploré et utilisé la décision de geler certains avoirs d'individus, nous avons usé de l'interdiction de visas, je pense qu'il y a toute une panoplie de mesures qui nous permettront d'élargir ces efforts», a-t-elle déclaré. Pour sa part, Bernard Kouchner a réitéré la position française et rappelé avoir recommandé également des sanctions spécifiques en dehors des sanctions de l'ONU, frappant notamment le système bancaire.