La pratique du «bipage» – appeler un correspondant sur son téléphone portable et vite raccrocher avant qu'il ne réponde pour l'inciter à rappeler – est l'une des pratiques les plus répandues en Afrique. Si le recours au «bipage», qui a pour principal intérêt de ménager les finances de celui qui le pratique, peut sembler quelque peu cavalier, ce geste est cependant régi par un véritable protocole, explique un chercheur travaillant en Inde pour Microsoft. La première de ces règles tacites est que le plus riche des deux correspondants paie la communication. Car s'il est toléré de biper lorsque l'on est confronté à des difficultés financières, il est inconvenant de biper quelqu'un de plus pauvre que soi. Il est déplacé de biper quelqu'un à qui vous souhaitez demander un service. Une autre règle d'or consiste à ne pas abuser de cette pratique et à ne procéder en aucun cas à plus de deux bipages successifs, sous peine de se voir relégué dans la catégorie des casse-pieds. Le bipage peut également être optimisé en utilisant des codes préalablement définis avec la famille ou les amis, en attribuant à un nombre de sonneries une signification donnée (une sonnerie peut par exemple signifier «je rentre à la maison»).Dernière règle et non des moindres : ne jamais biper votre petit(e) ami(e) ou votre époux(se), ce qui serait faire preuve de mauvais goût.