Résumé de la 2e partie n Les pierres volantes provenant de chambres vides et fermées, incitent le directeur de la clinique à faire appel à la gendarmerie pour enquête. D'ailleurs, il apparaît qu'elle ne pourrait pas organiser ces bombardements. Ou alors elle aurait besoin d'une foule de complices en dehors de la clinique. Or Charlotte n'a aucun contact avec l'extérieur... La jeune femme a quand même un aveu à faire : — C'est bizarre... Quand les cailloux tombent sur quelqu'un d'autre, je me sens mieux, je suis de meilleure humeur. Parfois, je ne sais pas que ça s'est produit. Mais j'éprouve une sensation de bien-être, et dans le quart d'heure qui suit j'apprends qu'il y a eu une nouvelle chute de cailloux. Un jour, Cyrille Porteray, un malade de trente-cinq ans, se trouve la cible du bombardement : les cailloux tombent dru sur la couverture qui recouvre ses jambes paralysées. Certains semblent peser près de trois cents grammes. Mais aucun ne le blesse, aucun ne lui provoque la moindre douleur. Ils arrivent à toute vitesse, mais ralentissent au moment de l'impact... C'est incompréhensible. C'est fascinant. Ce serait presque amusant, mais Cyrille trouve ça «horripilant». Alors, il pousse ce qu'on appelle un «coup de gueule» : — Y en a marre de toutes ces bêtises ! Quel est l'imbécile qui passe son temps à nous harceler ? Il ne peut pas s'arrêter un moment ? Aussitôt, le bombardement cesse... Pendant une demi-heure. Puis, à nouveau, un caillou arrive sur les genoux de Cyrille. Un tout petit, qui tombe avec un léger mouvement de caresse. Comme pour demander pardon. En tout cas, ce caillou, comme tous les autres, arrive bien de... «nulle part». Après bien des hésitations, le docteur Millardeau se décide d'alerter un de ses amis, Igor Chambure, médecin lui aussi, mais passionné par les phénomènes parapsychiques, qui profite de ses vacances pour venir s'installer à la clinique des Pins d'or. Après avoir examiné les notes qui constituent le rapport des malades et du personnel, M. Chambure décide d'interroger Charlotte. Celle-ci se révèle être une personne somme toute assez banale. Elle avoue qu'elle ne se trouve pas vraiment jolie. Qu'elle attend le moment du grand amour. Qu'elle rêve, de jour et de nuit, comme toutes les jeunes filles de son âge... — J'aime bien qu'on s'occupe de moi. Mais je ne veux pas me marier. Ni avoir d'enfant. Juste aimer quelqu'un sans passer devant le maire ni le curé. Igor Chambure ne peut rien en conclure. Or, à partir de ce jour, les chutes de cailloux se font extrêmement rares. Seulement, une nuit, vers trois heures du matin, M. Chambure, qui occupe une chambre voisine de celle de Charlotte, est brutalement réveillé par un coup sur sa porte : un choc très puissant comme un coup de poing. Presque aussitôt, un deuxième coup vient ébranler la porte. Puis un troisième, et ainsi de suite. Six coups à la file, séparés par des intervalles de six secondes environ. Dès le troisième, Igor Chambure s'est précipité vers la porte de sa chambre et l'a ouverte. Au-dehors, personne : le couloir de la clinique est entièrement vide, pas de doute. Mais le plus curieux, c'est que les coups de poing continuent. Igor Chambure voit le battant de la porte vibrer à chaque impact, comme si un poing vigoureux, mais invisible, frappait le panneau de bois. C'est à n'y rien comprendre ! Igor Chambure a l'habitude de se réveiller vers trois heures du matin, été comme hiver, pour réfléchir. Il est donc parfaitement lucide à ce moment. Rien ne viendra éclaircir ce mystère. Ce ne peut être Charlotte qui soit l'auteur de tous ces bombardements sans que personne ait pu la surprendre. Alors, qui ? Peut-être le fondateur de la clinique des Pins d'or, mort depuis longtemps, et furieux de voir vendre son établissement ?