Objectif n L'ouverture des entreprises publiques de plasturgie à l'investissement privé et l'octroi des aides au profit des professionnels permettront de donner un nouveau souffle à ce secteur d'activité, estiment les spécialistes. Les entreprises publiques éprouvent d'énormes difficultés à réaliser leurs objectifs en raison des défaillances sur les plans humain et matériel. Le constat a été dressé à la suite d'une étude approfondie réalisée par l'antenne du programme européen de développement des petites et moyennes entreprises (Edpme). Arguments à l'appui, Mohamed Issaâd, chef de l'antenne Edpme, a mis l'accent sur l'urgente nécessité d'ouvrir ces entreprises à l'investissement privé national ou étranger avec l'octroi des aides financières notamment, au profit des opérateurs privés spécialisés. La moyenne d'âge des équipements publics est de trente ans, ce qui nécessite un grand investissement afin de pallier les insuffisances et les «obstructions» engendrées par cette situation des plus préjudiciables, a-t-il souligné, lors de son intervention à l'occasion de la journée technique organisée en marge de la deuxième édition du Salon international du plastique et du caoutchouc organisée du 08 au 11 septembre. La production nationale a enregistré une baisse des plus sensibles, ces dernières années, passant de 44 763 tonnes/an en 1992 à pas plus de 18 507 tonnes/an en 2006, soit une baisse de plus de 50%, a-t-il encore souligné. La moyenne de productivité a, elle aussi, subi le même sort, puisqu'elle n'a pas atteint le taux de croissance escompté. «La moyenne de productivité a connu une stagnation sinistre. En 1992, la productivité était de 9,25 tonnes/agent annuellement. En 2006, soit 14 ans après, elle n'a pas dépassé le seuil de 9,61 tonnes/agent. La dynamique d'activité dans ce secteur a donc connu une longue période de léthargie», a constaté le conférencier. Pour lui, la production a été freinée en raison notamment des difficultés financières qui ont constitué un obstacle majeur pour les achats d'intrants (les biens ou services utilisés dans le cadre de l'activité, les matières premières, les machines, les moules, etc.). Poussant plus loin son analyse, M. Issaâd a souligné que l'ensemble des entreprises filiales du groupe Enpc (entreprise nationale de pétrochimie) doivent être privatisées pour permettre l'amélioration de la productivité et la création d'un nombre important de postes d'emploi. Plusieurs investisseurs ont, ajoute-t-il, fait part de leur intérêt pour reprendre ces filiales en raison notamment de leurs capacités de production et leur réservoir inestimable de cadres. Toutefois, déplore le chef de l'antenne de l'Edpme, les conditions fixées par le cédant semblent concomitamment trop lourdes, ce qui risque de dissuader tout investisseur voulant contribuer au développement de la plasturgie dans notre pays. Les investisseurs et experts présents à la journée technique ont appelé les autorités concernées à prendre les mesures adéquates qui permettront l'ouverture des entreprises publiques à l'investissement privé.