Le quotidien français Le Monde a jugé hier, vendredi, que la loi sur l'immigration, qui comporte un amendement prévoyant des tests ADN pour les candidats étrangers au regroupement familial, traduit une certaine «haine des autres» et présente le «visage le plus inquiétant de la France». En adoptant dans la nuit de jeudi à vendredi ce projet de loi, les sénateurs, après les députés, «ont fini d'esquisser le visage le plus inquiétant de la France», écrit dans un éditorial publié en Une, Eric Fottorino, directeur de ce journal prestigieux. Si ce texte est définitivement adopté, après passage devant une commission mixte paritaire (7 députés, 7 sénateurs) le 16 octobre, «alors il faudra acter que notre pays a fait litière de son histoire et de sa géographie au détriment des étrangers». Selon Le Monde, «considérer que seul le sang donne son sens et sa validation à la stricte parenté entre une mère et ses enfants, c'est nier la différence des autres (...), l'existence de cultures singulières, ou fermer les yeux sur les drames de contrées à fléaux qui font qu'un enfant peut ne pas être élevé par sa mère». «Il y a de la haine dans cette course à l'ADN, de la haine des autres, de la haine de soi», poursuit Eric Fottorino, avant d'ajouter : «On ne se respecte pas quand on manque ainsi d'humanité.» Le Parti socialiste a, de nouveau, demandé vendredi le retrait de l'article «discriminatoire». Selon un sondage publié jeudi, 47% des Français pensent que ces tests sont une bonne chose, 45% sont contre, et 8% ne se prononcent pas.