Le chef de l'Etat Pervez Musharraf a largement remporté samedi, sans surprise, l'élection présidentielle au suffrage indirect au Pakistan, mais il ne peut être proclamé officiellement réélu avant un jugement de la Cour suprême sur son éligibilité attendu dans 11 jours au mieux. Après six mois de contestation sans précédent, Musharraf a demandé à l'opposition d'accepter le résultat du vote des élus des deux chambres du Parlement et des assemblées des quatre provinces. Le chef de l'Etat, qui a pris le pouvoir après un coup d'Etat sans effusion de sang il y a huit ans, a remporté 384 des 702 voix du collège électoral, soit 55%, selon des responsables gouvernementaux. Mais quelque 30% d'élus du collège, membres d'une coalition de l'opposition, avaient démissionné de toutes les assemblées pour protester contre la candidature de M. Musharraf. Dans un arrêt inattendu vendredi, la Cour suprême avait autorisé la tenue de l'élection mais ordonné que ses résultats ne soient pas officiellement proclamés avant qu'elle ne statue sur des recours de l'opposition. Et la haute juridiction ne commencera à les examiner que le 17 octobre. La Cour est appelée à se prononcer à la fois sur l'éligibilité du général Musharraf et sur la validité même du scrutin. Les Etats-Unis ont immédiatement félicité samedi le Pakistan pour la tenue de l'élection présidentielle mais, dans l'attente d'une annonce officielle, ont refusé de commenter les résultats qui donnent vainqueur le général Pervez Musharraf.