Les différentes formules proposées aux ménages pour s'équiper peuvent paraître alléchantes et tentantes. Mais le risque est là : un crédit en appelle un autre et c'est l'engrenage, le piège. «Attention au virus du surendettement». C'est en ces termes que le délégué général de l'Association des banques et des établissements financiers (Abef) met en garde les ménages et les banques contre le recours abusif au crédit à la consommation. Même si pour l'instant, a fait savoir l'orateur, hier, au forum d'El-Moudjahid, il n'y a pas encore péril en la demeure, le taux de risque n'excédant pas les 3% – ce qui reste bas – ; M. Benkhalfa, en porte-voix de la communauté bancaire, sollicite la Banque d'Algérie pour la mise en place d'une centrale des risques des ménages. Classés en troisième position des segments émergents en produits bancaires, derrière les financements obligataires (170 milliards de dinars), les crédits immobiliers (126 milliards de dinars), les crédits à la consommation, avec leurs 126 milliards de dinars atteints à la fin 2006, en sont à la deuxième génération de crédit (après l'immobilier, l'automobile) et même à la troisième avec des crédits octroyés pour différents produits notamment l'électroménager et autres. Pour cette raison, estime l'orateur, il faut une instance capable de centraliser les données des emprunteurs afin que les banques et autres établissements financiers puissent être informés de leur solvabilité et leur éviter ainsi de tomber dans le surendettement et par là même diminuer le risque encouru par l'établissement financier. «Le partage de l'information est important», dira M. Benkhalfa qui fixera pour seuil limite au-delà duquel le bénéficiaire du crédit peut se trouver dans un tourbillon infernal à 50% du salaire neutralisé. Lors de son intervention, le délégué de l'Abef a dressé un bilan des plus positifs sur le secteur bancaire et financier national. Durant son exposé, il révèle que les encours collectés auprès des entreprises privées et ménages ne cessent de progresser. Puisque de 1 200 milliards de dinars en 2002, ils passent à 1 900 milliards en 2006 avec des prévisions de plus de 2 000 milliards en 2007. S'agissant des financements soutenus dans le cadre des dispositifs spécifiques (Ansej, Angem…), ils ont atteint 135 milliards de dinars en 2006. Quant aux financements bancaires à moyen et long termes (plus de 2 ans), l'évolution est estimée à 48% boostant ainsi fortement les investissements. Pas de billets de 200 DA dans les DAB l Nos billets de banque sont en piteux état. Le constat a été fait, hier, par le délégué de l'Abef. «Les billets sont en mauvais état. En particulier ceux de 200 DA.» C'est par cette phrase que M. Benkhalfa a expliqué la défection de certains Distributeurs automatiques de billets (DAB). «Plus de 3 millions de clients bénéficient d'une carte magnétique. Et il y a presque 900 distributeurs sur le territoire national, mais la plupart tombent en panne à cause du mauvais état des billets de banque.» Pour cette raison, il préconise le retrait des billets de 200 DA des DAB. «Un distributeur automatique ne reconnaîtra pas un billet scotché ou déchiré», lance-t-il. Ce qui implique que ces distributeurs ne présenteront que des billets de 500 et 1 000 DA. Par ailleurs, M. Benkhalfa fait savoir qu'un billet de 200 DA connaît une vitesse de circulation qui est de 20 personnes par jour. Ce qui augmente considérablement l'usure du papier. Par ailleurs, le délégué de l'Abef reconnaît que le problème ne concerne pas seulement les billets de banque «même les chèques sont malmenés».