Course n A deux jours de l'Aïd el-fitr, les marchés sont pris d'assaut par une marée humaine en quête de bonnes affaires pour les enfants. C'est surtout le grand marché de Bab Errahba (faisant face à la gare routière et au stade Tchaker) qui constitue la cible des parents. On y vient de partout, même de la capitale pour y faire ses achats. L'endroit est bondé, à telle enseigne qu'il est difficile de se frayer un chemin sans s'adonner à toute une gymnastique. Les parents, le plus souvent accompagnés de leurs enfants, tentent de trouver ce dont ils ont besoin. Bien évidemment, lorsque l'on veut acheter des habits made in ou de qualité, on devra mettre la main à la poche. Dans certaines boutiques, on ne peut habiller son enfant pour pas moins de 5 000 DA. Dans ces endroits, les bourses les plus faibles se contentent de regarder sachant pertinemment que la marchandise n'est pas à leur portée. Des formules telles que «aïch ya zaouali» reviennent avec insistance. Inévitablement, on se rabat sur les produits chinois dont les prix sont bien plus abordables même si la qualité n'est pas garantie. Mais, peu importe, l'essentiel est que l'enfant paraisse comme ses semblables le jour de l'Aïd. Des pantalons sont cédés à 700 DA et des chaussures pour bien moins. Même s'il est établi que l'Aïd el-fitr est surtout celui des enfants, il n'en demeure pas moins que les femmes également veulent paraître très élégantes ce jour-là. Les boutiques de vêtements pour femmes grouillent de monde, contrairement à l'idée reçue, elles ne s'empressent pas de mettre directement la main à la poche, mais tentent de négocier avec le vendeur. Souvent, ce dernier se montre imperturbable, «rodé» qu'il est par ses expériences antérieures. S'agissant des prix, ces derniers diffèrent d'un endroit à un autre selon la qualité du produit. Le prix d'une djebba peut aller de 400 à plus de 2 000 DA pour celles qui sont importées d'Orient. A l'intérieur du marché et en dépit de la présence en force des agents de sécurité, la vigilance doit être de mise. Les pickpockets à l'affût, attendent le moment propice pour passer à l'action. Les téléphones portables et les bijoux constituent leur «butin» préféré. Ce n'est qu'une heure environ avant la rupture du jeûne que la tension dans et aux abords du marché baisse. Les citoyens, plusieurs sachets à la main, n'ont qu'un seul souhait : regagner leur domicile et se reposer après une journée de souffrances et de labeur.