Selon une thèse ancienne, défendue par l'historien français E.F. Gautier, puis reprise par S. Gsell, le dromadaire ne serait apparu au Maghreb et au Sahara qu'à une époque tardive, le IIIe ou même le IVe siècle de l'ère chrétienne. Il aurait été introduit par l'armée romaine qui l'avait ramené de Syrie pour défendre le limes. Les nomades berbères, le trouvant plus solide que le cheval pour évoluer dans le désert, l'auraient adopté. Mais la découverte à Ternifine de restes de dromadaires remontant au pléistocène moyen a remis en cause cette hypothèse. Ce dromadaire, baptisé Camelus Thomasii a été reconnu dans d'autres gisements, en Algérie, au Maroc et en Tunisie. Il est antérieur au dromadaire actuel, le Camelus dromadarius qui l'aurait remplacé à l'holocène. Il est vrai, cependant, que le dromadaire est largement postérieur au cheval : il n'apparaît, en effet, que dans la dernière phase de l'art rupestre, qui appartient à la période historique, alors que les représentations du cheval ou période équidienne, remonte au premier millénaire avant J.-C. Les auteurs grecs et latins qui ont traité de l'Afrique du Nord, comme Hérodote ou Pline l'ancien, n'évoquent pas le dromadaire alors qu'ils parlent abondamment du cheval et de l'éléphant.