Pour H. et A., cadres à Sonelgaz, ce sont les grands titres de la presse écrite qui leur font découvrir l?actualité politique. «C?est en survolant les titres des pages nationales de mes journaux que je prends part à cette activité de façon quotidienne.» A. H., quant à elle, nous dira : «Ma manière à moi de prendre le pouls de cette activité, c?est de lire les éditoriaux, car même s?il y a des vérités qui sont dites avec exagération cela me permet de suivre ces faits dont l?exemple le plus saisissant a été l?affaire Khalifa.» Nora, psychologue, déclare : «Ce sont les grandes décisions politiques que je suis, à l?instar des élections et des grèves qui, actuellement, vont bon train notamment celles qui touchent l?éducation, mais sans plus.» Pour Ammi Hocine, cadre juridique, «c?est important de suivre et de près les débats politiques afin de me forger une opinion de cette actualité». Cependant, notera-t-il, «ce que je constate, malheureusement pour notre pays, c?est que l?on piétine les lois de la République» notamment, ajoutera-t-il, «avec l?avènement de nouveau du FIS et la tournure qu?a prise la concorde civile» qui, selon ce cadre, est une initiative louable en soi, mais «qui a été déviée de sa vocation».Un avis que partage Belgacem, directeur technique de l?ancienne compagnie aérienne Khalifa. Pour ce cadre, qui suit, à l?instar des autres Algériens, l?activité politique, il dira : «Même si cette concorde était en faveur de la paix en Algérie», toutefois «elle a bafoué les droits de citoyenneté», car, toujours selon Belgacem, «il aurait fallu que ces repentis répondent de leurs actes devant la justice et la société». Ammi Larbi, un électricien à la retraite, dira, pour sa part : «Je me dois, en tant que citoyen, de suivre l?actualité politique.» Et d?ajouter : «Ce qui la discrédite, ce sont ces lois qui sont constamment bafouées», en prenant pour exemple le dernier délit social portant sur l?introduction frauduleuse de la viande de mulet dans les circuits de la consommation. Offusqué par ce manque de civisme, il ajoutera : «Un pays qui ne respecte pas ses lois ne peut vivre.» Sur un autre registre, Ammi Mohamed, ancien révolutionnaire, argumentera : «Depuis l?édification nationale, je suis la politique algérienne» et, notera-t-il, «celle-ci perd malheureusement chaque jour un peu plus de sa cohérence». Un avis sur lequel diverge Ghania, cette femme au foyer qui suit les news et qui dit : «En dépit de tous ces malaises sociaux, ces dernières années, le nombre de partenaires étrangers ne fait que s?accroître et l?image de l?Algérie vue de l?étranger s?est nettement améliorée depuis la décennie noire, ce qui prouve qu?il y a des améliorations sur ce plan.» Hafida, quant à elle, nous dira : «La politique est le cadet de mes soucis» pour exprimer son détachement total de cette actualité. Des propos retrouvés chez Sid Ali, commerçant, qui déclare, que bien qu?il suive ce qui se passe chez nous, la politique «harba aliya» une manière de dire être dépassé par ces actualités. Pour Amina et Aziz, jeunes étudiants, «mis à part ce qui se passe comme événements politiques à la fac d?El-Kharouba ou à celle de Bab Ezzouar, rien ne nous intéresse». Un avis que partage Zoheïr et Mokhtar, de jeunes chômeurs qui considèrent que «la politique n?a aucun sens». Cependant, si cette actualité est suivie ou plutôt subie par ces gens, ces citoyens citent le fait que le gouvernement change très souvent et que les ministres défilent sans arrêt. Ils se disent des laissés-pour-compte par l?institution suprême du pays et que face à tous ces remaniements, ils ont même du mal à connaître et à retenir les noms des ministres en poste.