Résumé de la 24e partie n Mourad se rend en ville pour des courses. Zohra lui dit que sa fille a aussi des emplettes à faire. Il accepte de la prendre avec lui. C'est en tremblant qu'elle monte dans la voiture. Elle a l'impression qu'on la regarde de partout ou, alors, ce serait le pire, qu'elle croise son père ou un de ses frères. — je ne voulais pas te déranger, dit-elle, c'est ma mère... — Tu ne me déranges pas, puisque je me rends en ville... — Mes courses peuvent attendre... — Pourquoi ne pas profiter de la voiture ? Il démarre. Embarrassée, elle ne trouve rien à dire. C'est lui qui parle le premier : — Merci pour le berkoukès, hier c'était la brioche, aujourd'hui le berkoukès... vous me gâtez, ta mère et toi ! Elle a envie de dire : «Je te gâte», mais elle sourit. — Ce n'est rien... — C'est vrai que tu m'as invité ce matin, mais je t'avoue que j'ai oublié ! — Tu serais venu ? dit-elle, en minaudant. — Pourquoi pas. Mais il éclate aussitôt de rire. — non, bien sûr, je ne serai pas venu... Ce ne serait pas correct, pour un homme d'aller dans la maison d'une jeune femme... — tu serais venu avec ta mère et ta grand-mère ! — J'aurais quand même eu honte de ton père et de tes frères ! — Nous sommes de la famille ! — il faudra du temps... Phrase énigmatique que Assia essaye de décortiquer, sans y parvenir. Le silence s'installe de nouveau entre eux. Cette fois-ci, c'est elle qui le rompt. — La journée a été bonne ? demande-t-elle. — C'est comme toutes les autres journées, dit-il. — tu dois avoir beaucoup de travail... — Oui, dit-il, il y a trop de malades et peu de personnels et de moyens ! — je croyais qu'on avait recruté un autre médecin... — Oui, dit-il. — Le docteur Nadia ? dit-elle. — Oui, dit-il encore, le visage fermé. — tu t'entends bien avec elle, n'est-ce pas ? Il se retourne vers elle. — Que veux-tu dire ? — Que vous vous partagez les tâches... dit-elle, effrayée par le ton. — Nous essayons, dit-il, mais c'est difficile. Elle préfère ne plus rien dire. D'ailleurs, ils sont arrivés en ville ; il gare la voiture et ils descendent. «On se retrouve ici dans une heure», dit Mourad. Ce qui veut dire qu'ils ne seront pas ensemble. (à suivre...)