Il s'agit de l'article 14 de la loi n° 05/12 du 4 août 2005 relative à l'eau. Entre-temps, soit entre l'année de promulgation de la loi et celle de son exécution en 2007, le gouvernement a changé : Abdelaziz Belkhadem succède à Ahmed Ouyahia. Le nouveau Premier ministre «par soucis d'éviter une rupture d'alimentation en matériaux des grands chantiers lancés», engage une procédure de prorogation du moratoire concernant l'exploitation du sable alluvionnaire. La décision a été prise lors d'un Conseil interministériel et dernièrement le projet de prorogation de deux ans a été présenté devant l'APN dans la perspective de son adoption. Dans ce cas, les élus du peuple vont-ils cautionner la mise à mort des oueds algériens ou bien auront-ils le sursaut salvateur qui aboutira à son rejet ? Et par là même éviter une catastrophe écologique dont les retombées seront très graves, de l'avis même des experts, sur la santé publique ? Les députés du RND nous ont affirmé qu'ils voteront contre le projet de loi car, selon eux, la santé publique passe avant toute autre considération. «Et qu'on ne nous accuse pas d'être contre le développement. Les chantiers peuvent être approvisionnés à partir de carrières pour peu que celles qui sont en projet soient ouvertes dans les meilleurs délais, et c'est dans cette direction que les efforts doivent être orientés et concentrés. Nous sommes contre les solutions de replâtrage.» de son côté, le RCD affiche une position claire contre le prolongement de deux ans de l'extraction de sable des oueds. Selon M. Boudiaf, «le RCD, conscient du danger que court la Kabylie sur le plan écologique et l'écosystème, n'acceptera pas que la région soit sacrifiée sur l'autel du développement qui est d'ailleurs un pseudodéveloppement», et de souligner que de toute façon le sable extrait de l'oued Sebaou est acheminé ailleurs par centaines de tonnes chaque jour. A noter que d'autres partis dont le MSP, le PT et le FLN sont contre la modification de l'article 14, dont le vote a été reporté à la fin de ce mois.