Evaluation n «Les exportations agricoles existent, mais demeurent minimes face aux volumes produits au niveau national… et ne représentent que quelques millions de dollars.» C‘est ce qu'a affirmé M. Ould Houcine, président de la Chambre nationale de l'agriculture (CNA), au cours d'une conférence de presse animée, hier, à la Safex à l'occasion de la présentation du Salon international des fruits et légumes. Le président de la CNA explique : «Cela est dû aux standards européens qui exigent une qualité, un calibrage», affirmant qu'il faut «un travail de longue haleine» pour arriver à «concurrencer les produits européens sur un marché très standardisé». A cette première cause, M. Ould Houcine en ajoute une autre qui n'est pas de moindre importance : l'Algérien consomme de plus en plus de légumes et de fruits. Ainsi pour la pomme de terre, l'orateur indiquera que l'Algérien consomme 54 kg par an. Le président de la CNA rappelle que l'Algérie a produit 59 millions de quintaux de légumes et 3,89 millions de quintaux de fruits en 2006, affirmant que des potentialités existent pour booster l'exportation. «Il y a eu, révèle-t-il, des exportations vers la France, l'Espagne, l'Italie, la Suède, la Tunisie.» Elles se résument, selon lui, «aux dattes (12 000 tonnes de dattes en 2006, 152 tonnes de pommes de terre), aux raisins, aux figues, aux poires, aux agrumes, aux tomates, aux artichauts, aux piments, etc. Et pour augmenter la cadence de ces exportations, M. Ould Houcine dira que «des efforts se font, actuellement au niveau du conditionnement, de l'emballage, du froid, de la chaîne de froid mobile, mais aussi pour ramener des spécialistes sur le marché international.» Pour ce qui est des perturbations des prix qui existent actuellement sur le marché des fruits et légumes, le conférencier a indiqué que «la question est du ressort du secteur de la distribution». Pour lui, «il n'est pas question de dire qu'il n'y a pas de production». Sur ce point, le conférencier persiste et signe : «Nous avons une production et même, juge-t-il, nous produisons des quantités énormes grâce au programme Pnda.» Pour lui, la question des «marges excessives» demeure l'obstacle à franchir. Pour y remédier, il faut rassembler les efforts de tous les organismes de contrôle (impôts, registre du commerce, etc.), explique le président de la CNA, pour mettre en échec le diktat de certains spéculateurs et intermédiaires qui ne cherchent que le gain rapide. «Il n'est pas admissible que l'agriculteur vende la pomme de terre à 20 DA le kg pour qu'on la retrouve à quatre fois son prix sur les étals». Le couloir vert sera généralisé l Le qualifiant «d'une bouffée d'oxygène pour les agriculteurs, notamment les producteurs de dattes», le couloir vert mis en place l'année dernière, a permis, selon M. Ould Houcine, aux agriculteurs d'exporter 12 000 tonnes de dattes, augmentant ainsi la part destinée à l'exportation qui était évaluée entre 8 000 et 9 000 tonnes auparavant. Cela va permettre, selon lui, de réhabiliter la place des dattes algériennes sur le marché international. Ce couloir vert, qui a montré son efficacité pour les dattes, sera généralisé à l'ensemble des produits agricoles, révèle le président de la CNA.