Le juge espagnol, Baltasar Garzon, a ouvert une enquête judiciaire contre «le génocide commis par les autorités marocaines» au Sahara occidental depuis leur occupation du territoire sahraoui en 1975, rapporte ce mercredi l'agence de presse sahraouie SPS. «Je décide d'accepter la compétence de juger les plaintes pour délits de génocide, de tortures et d'assassinats» contre une liste de hauts dignitaires du régime marocain, a indiqué M. Garzon dans une décision judiciaire. Une trentaine de noms ont été cités par le juge. Il s'agit entre autres, selon la même source, de l'inspecteur général des forces armées marocaines, commandant du secteur sud du Maroc et du Sahara occidental, du commandant de la gendarmerie, ainsi que d'autres hauts responsables marocains. Le président de l'Association des familles des prisonniers et disparus sahraouis (Afapredesa) s'est réjoui, quant à lui, de cette décision qui ne manquera pas, a-t-il déclaré, de «rendre justice au peuple sahraoui et aux victimes du génocide marocain au Sahara occidental». L'agence sahraouie a rappelé que le secrétaire général de l'ONU, le Haut-Commissariat de l'ONU chargé des droits de l'Homme, Amnesty International et Human Rights Watch ont relevé ces dernières années, dans leurs différents rapports, les «violations endémiques» des droits humains au Sahara occidental, que «le juge Garzon s'apprête à juger leurs commanditaires et bourreaux». C'est le premier «coup dur» reçu par le Royaume de la part du voisin espagnol qui était depuis toujours un allié inconditionnel de la vision marocaine du conflit sahraoui. La semaine dernière des membres du Conseil de sécurité ont clairement manifesté leurs divergences concernant la tendance flagrante de certaines puissances qui soutiennent la solution unilatérale proposé par le Maroc.