Des aménagements futurs prévoient une baisse de 70% à 40% de la part des promoteurs pour tout investissement égal ou inférieur à 2 millions de dinars et du 50-50 lorsque le montant est supérieur. Le but étant de créer davantage de microentreprises et d'éviter encore plus de mauvais payeurs qui rechignent à rembourser les banques… «Il y a des promoteurs qui doivent être acculés par tous les moyens afin qu'ils remboursent. Il faudrait dire qu'il existe des personnes qui refusent carrément de rembourser. Ils ne remboursent pas et pourtant, ils ont réussi dans leurs projets respectifs.» La directrice générale de l'Ansej tire, là, à boulets rouges sur une catégorie de promoteurs qu'elle a qualifiées carrément de «mauvais payeurs». Comme argument, Mme Fatma Sidaoui-Charef, invitée ce matin de la Chaîne III, se réfère aux statistiques des banques : plus de 37% de non-recouvrement des crédits bancaires ! «Naturellement, c'est à la justice de trancher», martèlera-t-elle. En plus du règlement par le contentieux, l'Ansej veut un règlement par des propositions tangibles. Des aménagements à valider par les pouvoirs publics, prévoient, en effet, «une baisse substantielle de la part du promoteur, passant de 70% à 40% pour le projets dits mixtes (Ansej-promoteurs)», dira l'intervenante qui admet qu'actuellement l'apport du promoteur est «énorme» et que la part de l'agence «devra augmenter dans le futur». Dans les propositions émises par l'Ansej, «le promoteur devra intervenir avec 40% au lieu de 70% précédemment alors que le Fonds de soutien le fera à hauteur de 60%, si le montant de l'investissement est égal ou inférieur à deux millions de dinars», précisera-t-elle encore. En revanche, lorsque le montant de l'investissement est supérieur à cette somme, la poire sera divisée en deux «50-50». Pour l'accompagnement des projets, l'Ansej ira puiser dans le Fonds du soutien à l'emploi des jeunes, budgétisé chaque année à hauteur de 5 milliards de dinars. Une fois approuvées, ces propositions vont permettre d'assurer, selon la DG, «une certaine autonomie à l'Ansej et alléger un peu le fardeau sur les banques». Dans la foulée, Mme Sidaoui reconnaît surtout l'impérieuse nécessité de réviser certaines dispositions régissant le Fonds de garantie. «Ce sont des dispositions qui ont créé un dysfonctionnement caractérisé par un retard considérable dans le versement des cotisations bancaires, un cumul important de demandes d'indemnisation et le non-recouvrement des sûretés réelles par le Fonds de garantie», a-t-elle encore affirmé. Le cas échéant, le fonds va se substituer à la banque en face du promoteur défaillant. De la sorte, «il indemnisera la banque et bénéficiera de ses créances auprès du promoteur», précise la première responsable de l'Ansej. La décentralisation y est prévue aussi. «Octroyer l'éligibilité au niveau de la wilaya par une commission composée de représentants de l'exécutif, des banques et des chambres va permettre d'intégrer l'action de l'Ansej dans le développement local. Il va y avoir création d'un tissu de microentreprises et des postes d'emploi pérennes», confirme Mme Sidaoui. A l'heure actuelle, l'Ansej chapeaute exactement 83 867 entreprises. Celles-ci ont un capital de 237 305 postes d'emploi. Mais avec les nouveaux mécanismes et la décentralisation annoncée, l'objectif de 20 000 entreprises annuellement est tout à à fait dans les cordes de l'Agence qui entre projets triangulaires et projets mixtes, brasse quelque 171 milliards de dinars.