Résumé de la 1re partie n L'un vit au Canada et l'autre en France. Emile et Béranger, deux vieux amis, qui ne se sont pas vus depuis des années... Mais il n'a guère le loisir de se concentrer sur cette énigme : la porte du salon, celle qui donne sur le vestibule, vient de s'ouvrir. Le léger courant d'air a fait remuer la page des mots croisés. Béranger jette un regard et pense : «Allons bon, voilà que cette porte s'ouvre toute seule. Il va falloir que je regarde ça de près.» Il se lève, et va refermer la porte. Dans le vestibule, sur le portemanteau, il voit le duffle-coat de son fils Alain. A cette heure-là, Alain est devant son ordinateur, dans sa chambre, à l'étage. Ce n'est pas lui qui est descendu, ce n'est pas lui qui serait sorti de la maison... A onze heures, juste avant que le carillon Westminster n'égrène les onze coups, Béranger entend la porte d'entrée qui claque brutalement. — Qui-est là ? Ben alors, qui a bien pu claquer la porte comme ça ! Béranger se lève et ouvre la porte qui donne sur le vestibule. Personne. Le duffle-coat d'Alain est toujours à sa place. D'ailleurs, voici Alain qui descend l'escalier : — Qui est-ce qui a claqué la porte comme ça ? — Je n'en sais rien. Il n'y a personne. Personne non plus à l'extérieur. Si quelqu'un était sorti de la maison, on le verrait certainement entre le perron et la grille, distante de plus de cinquante mètres. Personne dans le jardin mouillé par le crachin. Christine apparaît à la porte de la cuisine : — Vous en faites un barouf ! En voilà une idée de claquer les portes comme ça. Le jour où le vitrail va dégringoler, on sera bien avancés ! — Justement, ce n'est ni moi ni Alain... Apparemment, ce n'est pas toi non plus. D'ailleurs, pour que la porte ait claqué, il fallait qu'elle soit ouverte. Eh bien, regarde, elle est encore fermée à clef. C'est moi-même qui ai donné un double tour hier soir avant qu'on se couche : La famille Fournille se penche sur la serrure. Comment une porte fermée à clef peut-elle claquer ? Et pourtant, le petit marin de métal qui orne le porte-clefs se balance encore... Ce petit marin est un cadeau d'Emile, le frère de Béranger, du temps où il servait dans la «Royale». Aujourd'hui, Emile est installé bien loin, au Canada, et les nouvelles, quoique régulières, sont un peu rares. — C'est quand même étrange. Personne de nous trois n'est sorti de la maison ce matin. (à suivre...)