Résumé de la 2e partie n chez les Fournille, personne n'est entré ou sorti de la maison. Qui a donc claqué cette porte pourtant fermée à double tour ? La famille Fournille se penche sur la serrure. Comment une porte fermée à clef peut-elle claquer ? Et pourtant, le petit marin de métal qui orne le porte-clefs se balance encore... Ce petit marin est un cadeau d'Emile, le frère de Béranger, du temps où il servait dans la «Royale». Aujourd'hui, Emile est installé bien loin, au Canada, et les nouvelles, quoique régulières, sont un peu rares. — C'est quand même étrange. Personne de nous trois n'est sorti de la maison ce matin. Christine est songeuse : — C'est comme quand tu m'as demandé si j'étais venue te poser la main sur l'épaule. Juste au moment où je faisais la tourte : j'avais les mains pleines de farine. Comme si j'avais pu choisir de venir te coller de la farine sur ton pull en cachemire ! Alain se fait expliquer l'incident de la main sur l'épaule. Béranger repense alors à la porte du salon qui s'est entrouverte toute seule. Et personne n'ose avancer une opinion. — Béranger ! Tu ne diras pas que tu n'es pas sorti ! Regarde-moi ça, sur mon parquet tout ciré ! Effectivement, dans le salon, juste devant le fauteuil où Béranger a passé une partie de la matinée, une superbe feuille d'érable est posée. Elle est toute humide de pluie. — Tu peux m'expliquer comment cette feuille est arrivée là ? Béranger ne peut l'expliquer. Alain non plus. Christine se penche pour ramasser la feuille mais Béranger s'interpose : — Non, ne la jette pas. Je sens qu'il y a un mystère. Je vais garder cette feuille. D'ailleurs, c'est une feuille d'érable : tu connais un érable dans le jardin ? Tu en connais dans le voisinage ? Béranger reprend ses mots croisés : — «Frappe quand on lui parle» ! Ça pourrait bien être «esprit»... C'est le lendemain, lundi matin, que le télégramme arrive : «Emile décédé. Mort sans souffrances en pensant à vous ! Signé Evelyne.» Jointe par téléphone, Evelyne explique que, grâce à la morphine, Emile est mort sans douleur. Elle ajoute : — Juste avant de mourir il m'a dit : «Je suis heureux. Je suis allé en rêve rendre visite à Béranger, Alain et Christine... Il pleuvait, Christine préparait de la tourte aux pommes et j'ai même appuyé ma main sur l'épaule de Béranger sans qu'il s'en rende compte.» Béranger, la voix brisée par le chagrin, dit : — C'est vrai, j'ai bien senti sa main. Il a même laissé une feuille d'érable qui devait être collée à ses souliers...