Réaction n A peine six mois après sa désignation au poste de premier secrétaire national du FFS, Karim Tabbou, a décidé de remettre son mandat au président du parti. Une première dans les annales de la politique dans notre pays. Lors d'un bref point de presse animé hier au siège du parti, incontestablement le plus court dans l'histoire du parti et un record dans la communication des responsables politiques algériens, Karim Tabbou s'est contenté de quelques phrases et de la remise d'une déclaration aux représentants des différents médias sans trop commenter sa décision. «Sur un plan plus personnel, dans le respect des conceptions que je me fais de l'éthique et de la pratique politiques, je remets mon mandat au président du parti», a-t-il déclaré. Le conférencier a qualifié sa démission de «la seule décision juste, la seule décision possible, qu'importent les résultats et le nombre de sièges à obtenir». Karim Tabbou a aussi évoqué sa conviction inébranlable quant à sa démission. «Par cette décision, je souhaite faire acte de responsabilité, de transparence et de pédagogie politique et de respect envers les militantes et les militants, envers les électrices et les électeurs», lit-on dans la déclaration. Toutefois, M.Tabbou a annoncé avoir convoqué une session extraordinaire du Conseil national du parti pour jeudi prochain. Les membres de la haute instance du premier parti de l'opposition en Algérie sont donc appelés à «faire une évaluation générale du parti». Il faut tout de même dire que, conformément aux statuts du parti, la décision d'accepter la démission de M.Tabbou ou son maintien à son poste revient au président du parti, Hocine Aït Ahmed. Rappelons que le FFS, qui disposait de 684 sièges APC (élections 2002) n'en a obtenu que 566 lors du scrutin de jeudi dernier, alors que pour les APW, il n'en a obtenu que 54. Invité à commenter les résultats obtenus par le FFS, M.Tabbou a qualifié les élections locales de «petite étape dans la vie d'un parti», assurant que le FFS, en dépit de son recul, n'a pas perdu «la boussole politique». Le FFS, a-t-il affirmé, continue à «garder le cap de sa lutte pour l'alternative démocratique et pour la recherche des moyens appropriés pour sa construction». Par ailleurs, le premier secrétaire du FFS, il le sera ainsi jusqu'à la décision du président du parti, a indiqué qu'il assumait sa part de responsabilités dans la prise de décision par le parti de participer aux élections locales. A rappeler que Karim Tabbou a été désigné, le 6 avril dernier, premier secrétaire national du FFS, par le président du parti, Hocine Aït Ahmed, en remplacement de Ali Laskri.