Initiative n Au cours d'un entretien télévisé, le Président a évoqué la possibilité d'une initiative populaire afin de remettre sa réforme sur les rails. Malgré sa défaite au référendum du 2 décembre dernier, le Président vénézuélien Hugo Chavez est repassé à l'offensive, hier, mercredi, clamant qu'il n'avait pas renoncé à sa grande réforme socialiste, tout en fustigeant la «victoire de merde» de l'opposition. M. Chavez n'a visiblement pas digéré le verdict des électeurs vénézuéliens qui ont rejeté dimanche par 51% des voix, une révision constitutionnelle visant à étendre ses pouvoirs. «C'est une victoire de merde. La nôtre, ils peuvent bien l'appeler défaite, est celle du courage», s'est-il emporté au cours d'un discours retransmis par la télévision officielle VTV. «Sachez gérer votre victoire», a-t-il lancé à l'adresse de ses opposants depuis le palais présidentiel à Caracas, avant d'ajouter : «Mais ils sont déjà en train de la remplir de merde.» Auparavant, la même chaîne avait diffusé un entretien du chef de l'Etat au cours duquel il évoquait la possibilité d'une initiative populaire afin de remettre sa réforme phare sur les rails. «Le peuple a la capacité de s'emparer de mon initiative et de la modifier afin de faciliter sa compréhension», a-t-il suggéré. S'il ne l'a pas mentionné expressément, la loi vénézuélienne stipule qu'une réforme constitutionnelle peut également être étudiée si elle recueille la signature d'au moins 15% des électeurs, soit environ 2,4 millions de personnes. «Le débat sur la transformation de l'Etat n'est pas achevé. Alors que l'opposition continue de célébrer sa victoire à la Pyrrhus, c'est le moment de commencer la réflexion et l'autocritique véritable», a-t-il ajouté. Le Président, qui a reçu du parlement il y a un an les pleins pouvoirs pour une période de 18 mois, a le droit de décréter des lois, à la condition qu'elles ne touchent pas au socle constitutionnel. Il peut aussi en user pour organiser des élections en vue d'une assemblée constituante, chargée de rédiger une nouvelle Constitution. «A ceux qui viennent en disant que la révolution a subi une défaite, qu'on me permette de leur dire que la révolution est (...) là pour durer», a encore asséné le Président. Sa refonte de la Constitution prévoyait notamment de lui accorder le droit de se présenter indéfiniment à la présidentielle, censurer l'information en cas de crise et bâtir un modèle économique socialiste. Après son entretien télévisé, M. Chavez avait fait sa réapparition sur les ondes de la chaîne, dans une mise en scène spectaculaire. Entouré de tout l'état-major de l'armée au palais présidentiel, le chef de l'Etat, en tenue vert olive, a nié catégoriquement avoir été contraint par l'armée d'admettre son échec au soir de sa défaite, comme l'avait affirmé une partie de l'opposition et la presse vénézuélienne.