L'épitaphe disposée dans le mausolée de Yimma Binette a été placée par les Français, qui étaient les seuls à connaître la date du naufrage du «Banel», sans doute pour donner une assise historique à ce qui allait devenir une légende ! En tout cas, ce récit ne correspondant pas à celui des Banû Haoua qui rapportent que la religieuse a vécu auprès d'eux pendant de longues années. On ne sait pas s'il y a eu, parmi les naufragées du «Banel», des religieuses, de surcroît hollandaises. Aujourd'hui, on sait que le chargé d'affaires français de l'époque, à Alger, a adressé une lettre au dey Mustapha, écrivant qu'il y avait, au bord du «Banel», neuf femmes. On sait aussi que six de ces femmes sont retournées, après avoir transité par Oran, jusqu'en France. Toutes ces femmes, dont on connaît les noms, sont toutes femmes d'officiers à bord du «Banel». Il ne manque ainsi que trois femmes et, selon les historiens, il s'agirait également de femmes d'officiers. Cette hypothèse va à l'encontre de la légendes des religieuses. Cependant, il n'est pas exclu que des religieuses aient fait partie des passagers du «Banel» : elles n'étaient pas Françaises et il n'y avait pas d'époux pour les revendiquer !