Réaction n Un instrument de régulation et de stabilisation est recommandé par le département du Commerce à l'effet de contenir positivement les fluctuations des prix sur les marchés mondiaux. «Les huiles alimentaires, les légumes secs (produit refuge des ménages), le concentré de tomates et le lait en poudre appelé communément Lahda sont les produits qui nous préoccupent le plus au niveau de la tutelle», a affirmé Ouali Yahiaoui, directeur général de la régulation et de l'organisation des activités au ministère du Commerce, de passage ce matin sur les ondes de la Chaîne III. Les mesures appropriées, à soumettre éventuellement au gouvernement, font actuellement l'objet d'un travail d'analyse et de réflexion. Trois pistes sont à explorer . «Ce sera soit la compensation des produits en amont ou en aval, soit l'exonération des droits et taxes, soit la mise en place d'un fonds de stabilisation des prix», a énuméré l'intervenant pour qui «le fait de ne pas disposer d'un instrument de régulation, une caisse de stabilisation des prix pour permettre d'intervenir en temps réel, crée logiquement une situation de détresse». Pour pouvoir parer à cette situation, M. Yahiaoui avoue que son ministère a proposé, dans cette perspective, la mise en place, dans le cadre des dispositions légales, d'un fonds de stabilisation des prix qui jouera un double rôle. «Il permettra, lorsque les prix s'effondrent sur les marchés internationaux, de prendre les surplus et de les engranger et lorsque les prix flambent sur les mêmes marchés, d'intervenir en temps réel pour éviter aux consommateurs les répercussions négatives.» Pour l'intervenant, la spéculation «n'est pas l'élément fondamental qui explique les poussées sur les prix», dès lors que «nous avons un marché extraverti et que l'essentiel de nos produits alimentaires est importé», préférant plutôt avouer que «l'importation est une fatalité», dans la mesure où l'année sera clôturée avec une facture devises pour les produits alimentaires de l'ordre de 4,5 milliards de dollars. «Les blés dur et tendre vont coûter au pays une ardoise d'un peu plus de 1,3 milliard de dollars», expliquera-t-il. «Si nous prenons le cas des céréales, nous avons une production des blés dur et tendre qui se situe, bon an mal an, aux environs de 20 millions de quintaux avec des niveaux de rendement qui se situent entre 11 et 12 quintaux à l'hectare. Donc, nous ne sommes pas en mesure de répondre à la demande nationale qui se situerait aux environs de 65 millions de quintaux», dira-t-il plus loin. Revenant sur le brûlant sujet de la semoule, l'intervenant fera savoir que «notre pays consomme entre 23 et 24 millions de quintaux par an et que 70% de ces quantités transformées en céréales sont totalement importées dès lors que les besoins du marché national en blé dur sont estimés sur la base d'un taux d'extraction à 34,2 millions quintaux et la production nationale ne permet pas de répondre de manière globale à la couverture de ce besoin, d'où le recours à l'importation».