Italcimenti, le géant de la construction et des travaux publics italiens, a décidé la fermeture de la Calcestruzzi, sa filiale de Sicile, en signe de son refus de se soumettre ou de faire preuve de complaisance vis-à-vis de la mafia. Les sept usines à béton de la Calcestruzzi seront fermées et leurs 26 employés n'assureront plus que les contrats en cours et la maintenance, a annoncé dans un communiqué la filiale sicilienne. La décision de fermeture n'est pas une «capitulation» devant la mafia mais une mesure «indispensable pour que soient éclaircies toutes les irrégularités, changés les responsables et modifiées les règles, de telle façon que de tels épisodes ne puissent se reproduire», précise le communiqué. La Calcestruzzi assurait 3% de l'approvisionnement du marché sicilien pour un chiffre d'affaires de 7 millions d'euros annuels. Le groupe Italcimenti emploie 23 000 personnes dans le monde pour un chiffre d'affaires de 6 milliards d'euros rappelle la presse italienne. La décision de la Calcestruzzi a été saluée par l'organisation patronale italienne Confindustria qui a lancé en septembre dernier un mouvement de révolte contre le paiement du «pizzo», l'impôt mafieux. Le président local de la Confindustria, Yvan Lo Bello, a été placé sous protection policière et le siège de l'organisation à Caltanissetta, dans le centre de la Sicile, a été mis à sac fin novembre, un acte de représailles attribué à Cosa Nostra.