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Histoires vraies
Le prisonnier de la mer (1re partie)
Publié dans Info Soir le 08 - 12 - 2003

Le vent a soufflé toute la journée et le petit yacht a eu bien du mal à atteindre le petit port de Minorque. Il est enfin à l?abri. Harald Spruck et son épouse sont épuisés et se couchent de bonne heure. Harald Spruck surtout. Il n?a qu?une jambe, et naviguer à la voile dans ces conditions, c?est plus que du sport pour lui, c?est un exploit. Il a cinquante-neuf ans. Toutes ses économies sont passées dans l?achat du «Sylvia II», du nom de sa femme. C?est leur manière de vivre leur retraite.
Le moignon de sa cuisse le fait terriblement souffrir après une journée de mer :
«Bonne nuit, Sylvia, je suis éreinté.»
«Bonne nuit, Harald.»
Le silence envahit la cabine. Le «Sylvia II» tangue doucement dans le port. Minuit : Harald et Sylvia se réveillent en sursaut et le mari chuchote :
«Tu as entendu ?»
«Oui, qu?est-ce que c?est ?»
Sylvia obtient immédiatement la réponse, mais c?est une autre voix qui la donne, en même temps, elle est aveuglée par le faisceau d?une lampe de poche.
«Tu le vois bien ce que c?est ! Et tiens-toi tranquille !»
La voix vient de l?écoutille du pont. En levant la tête, le couple aperçoit une main tenant un revolver, puis la silhouette d?un homme devant la porte de la cabine. Une silhouette massive et haute. La voix est mauvaise et la main jette une corde.
«Allez, ligote ta femme et fais ça bien, sinon ça ira mal.»
Toujours ébloui par la lampe électrique et menacé du revolver, Harald saute sur sa jambe valide et obéit. Il ligote sa femme du mieux qu?il peut, tandis que les suppositions tournent dans sa tête. Qui est ce type ? Un pirate ? Un gangster ?
Qu?est-ce qu?il veut ? Le bateau ? Harald a fini de ligoter sa femme et il l?entend respirer fort, la peur lui coupe le souffle, elle cherche de l?air. Il veut la rassurer, mais dans le noir l?homme le bouscule.
«Allez, à ton tour. Allonge-toi là !»
Et il le ligote fermement, très rapidement. Harald n?a toujours pas vu son visage.
«Bon. Maintenant, pour que vous sachiez de quoi il retourne, je suis Rolf Meyer !»
Il a dit cela d?un ton conquérant et fier de lui, comme s?il annonçait : «Je suis Rackam le Rouge ou Barberousse !» Manifestement, on doit trembler encore plus à l?annonce de son nom. Mais ce nom ne dit rien aux deux prisonniers qui gardent un silence prudent.
«Rolf Meyer, hein ? ça vous épate ! J?ai déjà tué des gens comme vous, un type avec sa femme, il s?appelait Gerke, un ancien para. Il a voulu se jeter sur moi, alors j?ai aussi tué sa femme, d?ailleurs, elle criait ! et la gosse aussi?»
Les Spruck n?ont jamais entendu parler de ce crime, mais ce n?est pas étonnant, ils ne lisent pas les journaux depuis qu?ils sont en mer. Cela dit, ils comprennent que l?homme vient de leur avouer un triple assassinat, et cela n?a rien de rassurant. Sylvia se retient de crier à s?en faire mal et Harald, désespéré, se dit : «Eh bien, ça y est ! Le genre de truc qui n?arrive qu?aux autres, c?est pour nous cette fois. On va crever bêtement, assassinés par un dingue, le 3 septembre 1980.»
Meyer brandit son revolver une nouvelle fois, il vient de se cogner dans le noir et grogne : «On ne bouge pas, on m?écoute ! La lumière, bon sang ! Où est-elle ?»
Harald lui indique la lampe. Et la cabine s?éclaire enfin. Le visiteur est un costaud. Il porte une moustache, il est mal rasé, vêtu d?un tee-shirt assez sale. Harald remarque les deux bras musclés couverts de poils, portant chacun un tatouage d?un goût douteux ; il s?agit d?un cercueil flottant sur l?eau et surmonté d?une croix.
L?homme s?assoit et le couple peut examiner son visage à loisir. Front petit et bombé, arcades sourcilières proéminentes, nez mince et double menton. Il se dégage de ces traits une sorte de méchanceté triste et molle, un drôle de mélange. (à suivre...)


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