Il y a une année, jour pour jour, Saddam Hussein était exécuté à Bagdad. En envoyant l'homme fort déchu de Bagdad à la potence en ce 30 décembre 2006, qui coïncidait avec les fêtes de l'Aïd, George Bush se débarrassait d'un «tyran qui constituait une menace pour le monde» tandis qu'une partie du monde arabe et musulman faisait ses adieux à «un authentique héros qui a refusé de se plier au diktat des maîtres de la Planète». Plus que les images de la pendaison prises par téléphone portable et qui ont vite fait de faire le tour de la Planète, l'exécution de Saddam Hussein le jour de l'Aïd el-Adha (qui évoque le sacrifice du prophète Ibrahim) a choqué les musulmans. Même ceux qui ne portaient pas l'ex-raïs dans leur cœur y ont vu une autre atteinte, une énième provocation. Les images – que ce soit de l'arrestation ou de l'exécution du président déchu – resteront à jamais gravées dans les mémoires. Le monde n'oubliera pas avoir vu en décembre 2003 un Saddam hirsute, la mine défaite s'apprêtant à subir un test ADN et surtout gardera en mémoire l'image d'un homme resté digne au moment de son exécution survenue à l'instant même où il s'apprêtait à prononcer la Chahada. L'Histoire retiendra surtout que, loin de provoquer un essoufflement de la résistance, l'exécution de Saddam a, au contraire, précipité l'Irak encore plus dans le chaos. Saddam aura incontestablement marqué le début du siècle.