Revendication n Les candidats au bac demandent l'allégement des programmes pour pouvoir ensuite se préparer aux examens de fin d'année. «Nous avons un livre de philosophie de 400 pages. Actuellement, nous en sommes à la 17e», avance Amine, un lycéen inscrit en lettres et langues étrangères aux frères Barberousse (Ex-Delacroix), d'Alger-Centre. Selon lui, ce «retard» dans le programme de cette matière est dû à l'instabilité constatée dans l'encadrement. «En langue arabe, le programme comporte en tout douze chapitres. Nous en avons étudié jusqu'ici deux seulement», ajoute-t-il. Notre lycéen reconnaît cependant que tout va bien pour les cours d'anglais, de français et d'espagnol. Hier samedi encore, le boycott des cours était toujours en vigueur. Plusieurs lycéens du Caroubier et de Hussein Dey ont tenté de se rendre au lycée Omar-Racim. A la descente du train à la gare de l'Agha, ils ont été interceptés par la police qui les a renvoyés d'où ils venaient. Né à Alger, le mouvement de grève a touché plusieurs wilayas comme Oran, Constantine et Tizi Ouzou. La tension dans les établissements est à son comble. L'indécision, le manque d'organisation et les rumeurs ont conduit à un boycott partiel des cours. A Delacroix, une partie des lycéens de terminale était hier en classe et l'autre dans la rue. Le mouvement s'est-il essoufflé ? Le ministère a-t-il réussi à convaincre les concernés ? «L'absence de perspective pour le mouvement a semé la panique dans les rangs des lycéens. Ils ne reconnaissent pas à leurs délégués la capacité de faire quoi que ce soit. On a peur que tout cela ne serve finalement à rien, sinon à cumuler encore des cours et du retard», affirme Amine. «Mais nous allons revenir à la charge demain matin (aujourd'hui)», assure-t-il. Amel est une lycéenne de Boufarik (Blida) en filière sciences naturelles. «Nous avons le même programme que la branche Lettres en arabe et histoire-géo. Le programme des maths comprend deux livres. Le premier semestre s'est achevé et nous n'avons pas encore étudié la moitié du premier livre», indique-t-elle. Ces deux candidats au bac, comme bien d'autres, insistent sur leur revendication : «Il faut alléger les programmes.» Mais qu'en est-il des mesures annoncées par le ministère ? «Elles sont insuffisantes, floues », commente-t-on. «Il existe un cumul de cours. Les enseignants dispensent, parfois, deux leçons par séance. Leur premier souci est de terminer les programmes officiels et non pas de les expliquer aux élèves. Même en y mettant de la bonne volonté, l'entreprise est impossible à réaliser», pense Amine. Selon lui, la décision de Benbouzid ne fera qu'accentuer la hantise des candidats au bac et troubler les enseignants. «Il est important, psychologiquement parlant, de nous dire où s'arrête tel et tel programme. Comme ça, c'est tout le monde qui prendra ses dispositions. Les profs ne seront pas obligés d'accélérer leur rythme de travail sur le dos des lycéens et ces derniers auront une idée de ce qui les attend réellement. Il ne faut pas oublier qu'il faut réviser ses leçons avant l'examen final», enchaîne Amel.