Echec n Les pays arabes que bien des caractéristiques géographiques, sociales et historiques réunissent pourtant, peinent toujours à concrétiser l'idée d'un marché commun qui date depuis un demi-siècle. Le président de l'Union des chambres de commerce, d'industrie et d'agriculture des pays arabes partage ce constat et l'explique par le fait que dans le monde arabe l'économique a toujours été otage du politique. Dans son intervention ce matin sur les ondes de la Chaîne III, Adnane Kassar, qui fut le premier Arabe à présider la Chambre de commerce internationale, a chargé les différents gouvernements qui ont géré les affaires des pays arabes durant les décennies précédentes tout en ménageant les opérateurs privés qui sont, à ses yeux, hors de cause dans le blocage du marché commun. «Le secteur privé arabe a toujours été à la hauteur. Lors de la création de l'Union des Chambres de commerce arabes en 1951, la première décision prise était d'œuvrer pour la création du marché commun arabe alors que, à l'époque, il n'y avait ni ‘'Europe des six'' ni ‘'Europe des neuf''. Le secteur privé, lui, a réagi. Il a compris l'intérêt d'avoir un marché commun arabe. Et ce sont, bien sûr, les systèmes en place qui n'ont pas permis que ceci se réalise». Tout en estimant «difficile» de dissocier les intérêts politiques et économiques, M. Kassar croit toutefois entrevoir une lueur d'espoir du fait que la situation diffère nettement de ce qu'elle était il y a quelques décennies, lorsque «chaque pays avait son système». «Aujourd'hui, dit-il, nous avons beaucoup d'espoir parce que les différents gouvernements et Etats arabes croient maintenant en l'ouverture, croient dans le libre-échange». Et il se trouve que, estime-t-il, «seul le libre-échange peut être bénéfique et permettra la création d'un marché commun arabe». Comme première conséquence de l'ouverture amorcée, l'orateur se félicite de constater que «les investisseurs arabes se tournent vers le monde arabe, parce que le monde arabe est en train d'offrir des occasions d'investissement que les investisseurs ne trouvent pas dans d'autres pays, ce qui constitue une nouveauté». Enchaînant sur le climat des affaires en Algérie, M. Kassar, qui se trouve dans notre pays pour, justement, participer au «Forum sur les opportunités d'affaires», le trouve adéquat même s'il y a encore des mesures qui restent à arrêter. «Il y a une stabilité politique, économique et monétaire je ne vois franchement, de mon côté, aucun risque. Je garde les yeux ouverts sur ce qu'il y aurait comme possibilités autres que le secteur bancaire, pour investir en Algérie», affirme l'opérateur qui se trouve être derrière la création de la filiale algérienne de Françabank. Pour conclure, il exhorte les autorités algériennes à se pencher sérieusement sur la filière touristique qui peut drainer des investissements colossaux. L'Algérie a beaucoup à offrir et c'est un secteur qui, jusqu'à présent, n'est pas bien exploité. Donc, il faudrait faire l'éducation des masses pour savoir ce que le tourisme peut apporter aujourd'hui à un pays ».