Conséquence Si l?attentat terroriste a suscité réprobation dans le monde, la victoire des partisans de Poutine aux législatives se trouve sérieusement entachée par les soupçons de fraude. L'attentat-suicide perpétré, mardi, en plein centre de Moscou faisant six morts, au lendemain du triomphe des partisans de Poutine aux législatives, est venu rappeler qu'au-delà de la victoire, l'une des priorités du président Vladimir Poutine reste la lutte contre le terrorisme. L'attentat, qui a eu lieu à quelques dizaines de mètres de la Douma, visait vraisemblablement le bâtiment de la Chambre basse du Parlement. La presse et les experts américains étaient dans l'ensemble sévères, mardi, envers ce scrutin remporté dans des conditions controversées par le camp de M. Poutine, soulignant que cela devrait amener Washington à jeter un regard plus critique sur sa politique envers Moscou. La Maison-Blanche a réagi, lundi, en s'associant aux critiques de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (Osce), qui a estimé que ce scrutin marquait une «régression» du processus démocratique en Russie. Le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, a condamné mardi l'attentat perpétré à Moscou et adressé ses condoléances au peuple russe. Les Etats-Unis ont «résolument condamné» mardi l'attentat «terroriste» de Moscou, qui semblait chercher à frapper la Douma deux jours après des élections législatives. Selon le maire de Moscou, l'attentat a été perpétré par deux femmes kamikazes qui visaient le siège du Parlement. En outre, un groupe d'observateurs russes a dénoncé mardi «des fraudes et des manipulations» lors des législatives de dimanche dernier, remportées par les partis pro-Poutine, en déclarant que ces irrégularités allaient à l'encontre des critères démocratiques internationaux, mais violaient aussi la loi russe. Les experts de Golos, une association pour la protection des droits des électeurs, ont évoqué «de nombreuses irrégularités allant d'erreurs techniques involontaires à de graves cas de manipulation délibérée des électeurs et des résultats», lors d'une conférence de presse. Des décomptes imprécis, des listes d'électeurs pleines d'erreurs et une absence de transparence pendant le vote ont fait naître une «suspicion» quant au caractère correct du scrutin, a déclaré le groupe dans un communiqué résumant les résultats préliminaires du travail de quelque 4 500 observateurs déployés dans 20 circonscriptions. La campagne électorale a été entachée par «un vaste recours aux ressources de l'Etat au bénéfice du parti du pouvoir», a dit la principale dirigeante du groupe, Lilia Chabanova, dans une allusion à la Russie unie, qui pourrait obtenir environ la moitié des 450 sièges de la Douma.