«Pardon». Tant attendu par les aborigènes et finalement consenti par le gouvernement australien pour les injustices passées, le mot a électrisé la foule rassemblée ce mercredi matin devant le Parlement. Blancs ou Noirs, sur les pelouses ou massés devant des écrans géants, ils étaient des milliers à écouter les excuses nationales présentées par le Premier ministre travailliste Kevin Rudd aux premiers habitants du pays pour les injustices et les mauvais traitements subis pendant deux siècles. Beaucoup d'aborigènes avaient parcouru des milliers de kilomètres pour se rendre dans la capitale Canberra. «Nous demandons pardon pour les lois et les politiques des Parlements et gouvernements successifs qui ont infligé une peine, une douleur et une perte profondes à nos compatriotes australiens», déclare M. Rudd, soulevant une grande émotion parmi le public. «C'est le moment le plus lourd de sens pour notre communauté dont j'ai été témoin au cours de ma vie», confie un aborigène. «Pour nous, c'est comme la chute du mur de Berlin», dit-il. Et bien qu'à son sens, ce pardon officiel arrive «200 ans trop tard», «Rudd l'a fait et cela signifie beaucoup pour le peuple aborigène».