L'horticulteur Zakary Hijazi erre sous une de ses serres colorées de milliers de fleurs qu'il espérait exporter en Europe pour la Saint-Valentin. En raison du blocus israélien sur la bande de Gaza, il a tout perdu. «Elles auraient dû être coupées depuis plusieurs jours et à cette heure elles seraient déjà sur les étals d'Europe» déplore-t-il. Au lieu d'être exportés, les oeillets et autres fleurs sont donnés en pâture au bétail. Israël a en effet imposé des restrictions draconiennes sur le mouvement de personnes et de marchandises. A la frontière ne passe que le strict minimum. Zakary Hijazi, propriétaire de 6 hectares à Rafah dans le sud de la bande de Gaza, affirme avoir perdu 600 000 dollars à cause du bouclage. «J'ai licencié mes 50 ouvriers. Il y a quelques jours, j'ai repris 20 personnes pour couper les fleurs qui vont aller au bétail. Je ne pensais vraiment pas que la situation allait durer aussi longtemps. J'ai tout perdu», confie-t-il en allumant une cigarette. «Je n'avais jamais fumé avant et maintenant comme tout notre peuple, je me meurs à petit feu», regrette ce fils d'ouvrier agricole qui a convaincu son père il y a 15 ans de passer à la culture des fleurs. Avec ses sept enfants, il vit dans une grande maison où se croisent 50 membres de sa famille.