Résumé de la 3e partie n Le cadi inscrit les dots des sept fiancés des filles du sultan. Arrive le tour de Haroun Rachid, alias Lagraâ Boukercha, choisi par la fille aînée... Haroun Rachid ordonna : — Sidi le Cadi ! N'oublie pas d'inscrire dans le contrat le crachat que tu m'as lancé et les insultes aussi. Ensuite, inscris le double de tout ce que les autres fiancés réunis ont proposé aux princesses. Le jour où j'apporterai la dot de ma femme, le soleil sera caché par la poussière que les troupeaux soulèveront sur les routes. L'assistance éclata d'un long rire et le Cadi inscrivit l'interminable liste. Arriva enfin l'heure de vérité. Tous savaient que le Sultan ne se limiterait pas à demander des présents pour ses filles. Aucun n'ignorait que le plus difficile était dans les épreuves auxquelles les fiancés seraient soumis pour montrer leur bravoure, leur courage et leur invincibilité. Le roi n'avait que des filles et un des gendres reprendrait la succession. — Je désire que vous alliez me chercher le lait de la lionne dans la peau de son lionceau en guise d'outre. De plus j'exige que le goulot de cette outre soit attaché avec les moustaches du lion, exigea le Sultan. Tous répondirent, vaniteux : — Si ce n'est que cela, c'est bien facile pour de grands chasseurs tels que nous. Lagraâ Boukercha contrairement aux autres s'inquiéta : — Vénérable Sultan ! Dis plutôt que tu veux nous envoyer à la mort. Il fut hué et chacun monta sur son cheval. Lagraâ Boukercha mit son pied à l'étrier et grimpa à l'envers sur sa jument galeuse qui alla au trot tandis qu'il répétait : — Hue ! Hue ! Laissez passer. Nous faisons tous partie des gens du palais. Attention ! Attention ! Nous sommes tous des hommes du Sultan. Lorsqu'ils s'éloignèrent, les autres fiancés le saisirent, lui administrèrent des coups de cravache et le laissèrent à terre en lui reprochant d'être un porte-malheur : — Tant que tu nous suivras, nous ne gagnerons rien de bon et nous ne verrons aucun jour heureux. Haroun Rachid continua sa route en empruntant un autre chemin. Après quelques heures, il sentit la fatigue et s'endormit à l'ombre d'un arbre après avoir fait ses ablutions et sa prière. Soudain, le saint Sidi Abdelkader lui apparut et lui annonça : — Haroun Rachid ! Tes sept ans de malheur sont terminés. Le Sultan se réveilla et remercia Dieu de ses bienfaits. Ensuite, il tourna son anneau magique et demanda : — Puisque mon épreuve est terminée, je voudrais avoir une jument aussi rapide que le vent, mes armes et mes habits princiers. Son vœu fut exaucé. Il se retrouva sur une jument richement harnachée. Tout était brodé de fils d'or, de la selle jusqu'aux habits dont il était vêtu. Il partit aussitôt au galop. Il galopa, galopa et parvint près de la grotte où la lionne cachait ses petits. Il était facile d'en tuer un sur les deux pour fabriquer une outre, mais il lui fallait trouver le moyen de traire la lionne et celui d'arracher quelques poils des moustaches du lion. Il réfléchit et trouva la solution. Il tua le premier et de sa peau fabriqua une outre. Il garda le deuxième vivant. A son retour, la lionne se mit à se lamenter en découvrant la disparition de ses lionceaux. Haroun Rachid, toujours grâce à son pouvoir de parIer à l'invisible, pouvait aussi parler aux animaux. Il proposa : — Je te rends ton deuxième lionceau mais fais-moi le serment de me laisser te traire et promets-moi aussi de m'apporter quelques poils de la moustache du lion. (à suivre...)