Résumé de la 56e partie n Les trois bandits choisissent d'enlever Willy. Alvirah n'aura qu'à payer la rançon pour revoir son mari... Tony fit la grimace. «Faudra lui bander les yeux. J'ai pas envie qu'il me reconnaisse à la séance d'identification.» Ce fut au tour de Sammy de soupirer. «T'en fais pas pour ça, Tony. Dès l'instant où nous aurons le fric, Willy Meehan sera en train de chercher s'il y a des fuites dans l'Hudson.» Deux semaines plus tard, Alvirah était chez son coiffeur Louis Vincent, le salon situé au coin de son appartement de Central Park South. «Depuis l'émission, je reçois une masse incroyable de lettres, dit-elle à Vincent. Même le Président m'a écrit, imaginez-vous ! Il nous a félicités de la bonne gestion de nos finances. Il a dit que nous étions un parfait exemple de réussite. J'aimerais qu'il nous invite à la Maison-Blanche. J'en ai toujours rêvé. Qui sait, ça arrivera peut-être un jour... — N'oubliez pas de venir vous faire coiffer par moi, lui recommanda Vincent en apportant le dernier coup de peigne à la coiffure d'Alvirah. Désirez-vous une manucure ?» Après coup, Alvirah se dit qu'elle aurait dû céder à l'étrange impulsion qui la poussait à regagner immédiatement l'appartement. Elle aurait retenu Willy avant qu'il ne se précipite dans la voiture avec ces hommes. Une demi-heure plus tard, le portier l'accueillait avec un sourire de soulagement. «Madame Meehan, il s'agissait probablement d'une erreur. Votre mari était tellement inquiet.» Stupéfaite, Alvirah écouta José lui raconter que Willy était sorti en trombe de l'ascenseur, l'air affolé. Il avait crié qu'Alvirah avait eu une crise cardiaque sous le séchoir du salon de coiffure et qu'elle avait été emmenée d'urgence à l'hôpital Roosevelt. «Il y avait un type qui attendait dans une Cadillac noire, expliqua José. Il s'est engagé dans le passage devant l'immeuble au moment où j'ouvrais la porte. Le docteur avait envoyé sa voiture personnelle chercher M. Meehan. — C'est bizarre, fit Alvirah lentement. Je pars tout de suite à l'hôpital. — J'appelle un taxi», dit le portier. Son téléphone se mit à sonner. Avec un sourire d'excuse, il prit la communication. «211 Central Park South.» Il écouta, puis, l'air intrigué, annonça : «C'est pour vous, madame Meehan. — Moi ?» Alvirah s'empara de l'appareil et, le cœur étreint, entendit une voix rauque chuchoter : «Alvirah, écoutez attentivement. Dites au portier que votre mari se porte bien. C'était un malentendu. Il vous rejoindra plus tard. Puis remontez à votre appartement et attendez les instructions.» Willy avait été enlevé. Alvirah le comprit immédiatement. Oh, mon Dieu, pensa-t-elle. «Bon, parvint-elle à articuler. Prévenez Willy que je le rejoindrai dans une heure. — Vous êtes une femme intelligente, madame Meehan», souffla la voix. Il y eut un déclic. Alvirah se tourna vers José. «C'était une erreur. Pauvre Willy.» Elle s'efforça de rire. «Ah... ah... ah...» Le visage de José s'éclaira. «A Porto Rico, je n'ai jamais vu un docteur qui envoie sa voiture. (à suivre...)