Souffrances n La promiscuité n'est pas le seul problème auquel sont confrontés les habitants de la cité Mahieddine. Selon plusieurs témoignages, de plus en plus de jeunes résidant au niveau de la cité, abandonnent leurs études. Alors que ceux qui sont toujours sur les bancs de l'école éprouvent des difficultés à suivre normalement leur scolarité. «Vous voyez ce groupe de jeunes ? Eh bien, ils ont tous quitté l'école», affirme à ce sujet Abdelmadjid, âgé d'une quarantaine d'années. Et de tenter une explication : «Je crois que cette situation est due en grande partie à la promiscuité dans laquelle vivent la plupart des familles. Une promiscuité qui empêche les élèves de réviser leurs cours, d'où leurs mauvais résultats.» Sur ce registre, il y a lieu de signaler que la cité ne dispose ni d'une bibliothèque ni d'une salle de lecture. Cela étant, le réseau d'assainissement constitue une autre source de nuisance pour les habitants. «Toutes les canalisations se bouchent dès les premières pluies», nous a-t-on signalé. Pourtant, les services de l'APC se sont rendus à plusieurs reprises sur les lieux sans pour autant réussir à résoudre le problème. «On a grandi avec les odeurs nauséabondes et nos enfants risquent de subir le même calvaire malheureusement», regrette un père de famille. Le comble est que ces odeurs attirent les moustiques «qui nous rendent la vie encore plus difficile», note un jeune ! «Parfois, on n'arrive même pas à fermer l'œil la nuit à cause de ces moustiques», poursuit-il. Sur un autre plan, les habitants se plaignent de l'insécurité qui règne au sein du marché du quartier. Une insécurité qui a poussé bon nombre de commerçants à déserter l'endroit et à s'installer au beau milieu de la cité. «Le marché est devenu un coin très dangereux, il y a énormément de problèmes là-bas», souligne Fayçal. Last but not least, une bonne partie des résidents est au chômage depuis plusieurs années déjà. «C'est à croire que notre cité est maudite ! Comme vous pouvez le constater, beaucoup d'entre nous ne travaillent pas. Quand l'occasion nous est offerte, nous faisons des petits boulots temporaires, sinon on est tout le temps ici», témoignent des jeunes rencontrés près de la mosquée de la cité. «Dites aux autorités de s'occuper un peu de ces jeunes, ils ne travaillent pas, ils ne sont pas scolarisés, ils sont mal logés et mal nourris, là où ils vont, ils trouvent les portes fermées, ils peuvent facilement être recrutés par les groupes terroristes. Il faut donc agir avant qu'il ne soit trop tard», recommande un homme d'un âge certain en guise de conclusion.