Résumé de la 1re partie Chafia insiste pour emmener Samia avec elle à la sortie de l?hôpital. Bien qu?inquiète pour son mari, la jeune femme accepte. «Comme c?est bon de quitter ce lit d?hôpital !», s?exclame Samia, en enfilant une robe bariolée. Elle ébouriffe ses longs cheveux noirs autour de son visage et prend place dans une confortable chauffeuse. Le petit appartement est luxueusement meublé. ? Je vais préparer le café, puis nous irons au restaurant pour déjeuner. Il y en a un très bon juste au coin de la rue. ? Mais... c?est peut-être cher, laisse... je ferai la cuisine moi-même, réplique Samia, ça fait si longtemps ! ? Une autre fois, la coupe son amie, l?argent n?est pas un problème... et puis, on le gagne pour le dépenser, n?est-ce pas ? Cela fait maintenant trois jours que Samia est sortie de l?hôpital. Chafia a pris un petit congé de douze jours et les deux jeunes femmes passent leurs journées à papoter, à se reposer et à faire de longues promenades dans la capitale. Au soir du troisième jour, Chafia lui dit : «Habille-toi, maquille-toi et allons dans un salon de thé que je connais, j?y ai un tas d?amis, tu verras, tu vas t?amuser !» ? Chafia, il faut que je songe à rentrer ! Si Nabil arrive à l?improviste, que se passera-t-il ? Il divorcera sur-le-champ ! ? Mais non, ne t?en fais pas Samia, tu es une s?ur maintenant et je ne voudrais jamais que le moindre mal t?arrive ! Nabil croit que tu es toujours en convalescence, je t?assure, tu ne risques absolument rien ; profite de la vie, ma fille, elle est si courte ? Ou bien, tu es pressée de retourner au bidoune oua nechef ? ? Et les enfants, ça fait si longtemps que je les ai quittés. Et Wafa, surtout, elle n?a que cinq ans ! ? Allons, allons ! Sa grand-mère s?occupe d?elle mieux que toi ! Profite de la vie, ma s?ur, c?est tout ce que tu gagnes. Tu retourneras assez tôt chez toi. Elle est si persuasive que Samia se prépare. Elles sortent dans les rues d?Alger illuminées comme pour une fête. ? Ton tailleur bleu te va très bien, Samia, on dirait un mannequin... A te voir, on ne peut penser que tu as déjà quatre enfants ! dit Samia, khmouss ! Flattée, Samia réplique : ? Et toi, ma s?ur, tu n?es pas en reste, tu es très belle... Khmouss ! Et les deux femmes, devisant gaiement, parviennent au salon de thé. Chafia ouvre la porte en habituée et cherche une place libre. La salle, dont les murs sont recouverts de tentures grenat, donne une impression de confort et d?intimité, accentuée par des petits spots lumineux fixés sur les côtés. De nombreux consommateurs, des couples surtout, sont assis à de petites tables rondes, chuchotant. Intimidée, Samia suit son amie entre les tables, consciente du regard des autres. «Mon Dieu, pense-t-elle soudain, qu?est-ce que je fais là ? Ce n?est pas ma place ; mes enfants m?attendent et je suis là dans un salon de thé...» (à suivre...)