Résumé de la 6e partie Sa nouvelle vie avec son amie et ses nouvelles fréquentations ne font nullement oublier à Samia ses enfants. Elle se décide à aller les voir à la sortie de l?école. Ce n?est qu?à ce moment que Samia prend réellement conscience de sa terrible faute. «Je les ai perdus pour toujours, bêtement ! Mon Dieu ! Qu?ai-je fait ?» Et elle retourne à Alger, s?enfonçant encore plus dans la déchéance. Pendant les vacances, elle se rend à l?étranger avec Chafia, ramassant de l?argent à la pelle. C?est au cours de ces voyages qu?elle attrape le sida, et ne s?en rend compte que beaucoup plus tard, quand sa beauté commence à se faner et qu?elle a moins de succès qu?à ses débuts. Chafia la quitte pour épouser un émigré et leurs relations finissent par cesser, quand elle apprend la terrible nouvelle. Samia, par dépit, ne prévient pas ses partenaires, semant la maladie autour d?elle dans un besoin de vengeance. Sa santé décline, et bientôt elle ne peut plus sortir comme avant. Les vieux, qu?elle parvient encore à attirer, la délaissent à leur tour, et la misère pointe à l?horizon. Elle doit quitter son appartement. Et c?est une femme finie, livide, maigre à faire peur qui sonne chez l?ancienne femme de ménage revenue d?un pèlerinage à La Mecque quelques jours auparavant et qui pousse un cri d?effroi en la reconnaissant : «Allah, Samia ! Que t?est-il arrivé ? Où as-tu disparu pendant tout ce temps ? Tu es maigre comme un clou ?? Je t?avais dit de ne pas retourner là-bas ! Mon Dieu !» La vieille femme est affolée. Elle aide sa fille à s?allonger dans son lit, et arrange les coussins sous sa tête. Pendant tout ce temps, Samia, le souffle court, ne prononce pas un mot. A force de soins, elle retrouve un peu de sa santé et il lui arrive de sortir faire un tour en ville, s?aidant d?une canne pour marcher, en compagnie de sa mère. Parfois les deux femmes, l?une soutenant l?autre, passent aux abords de l?ancien logement de Samia. Une fois seulement, elle revoit l?un de ses enfants, Tamer, le plus jeune, qui est maintenant un garçon de treize ans. Elle s?arrête et sa mère en fait autant. Appuyée sur sa canne, Samia les yeux embués, le suit du regard jusqu?à ce qu?il disparaisse au tournant de la rue. Mais, bien qu?il soit passé très près de sa maman, il ne la reconnaît pas et Samia reste encore un long moment à fixer le coin de la rue, la main tendue.