Résumé de la 1re partie n La tribu lève le camp quand elle découvre que l'épouse de l'un des leurs est une ogresse. Après réflexion, le mari, en emmenant sa fille, en fait de même... Un jour, à bout de souffle, il fit une halte. Soudain, sa petite fille qu'il portait sur le dos, lui lança : — Hum papa ! Que tes oreilles semblent bonnes à grignoter. — Quoi ? se dit l'homme, mais ma fille n'est qu'une ogresse comme sa mère ? Voilà que je transporte sur mon dos une ogresse après en avoir fui une autre. Il saisit alors la petite ogresse et la fracassa contre un mur de jardin à l'ombre duquel il voulait se reposer. Le cri de la petite retentit par les monts, par les vallées et arriva jusque chez la mère. En l'entendant, l'ogresse, au comble de la fureur, se lança à la poursuite de son mari. Elle suivit ainsi l'écho du cri de sa fille et n'eut aucun mal à retrouver l'homme en fuite. Dès qu'il la vit, il grimpa à toute vitesse à un arbre très, très haut. De là il n'osa plus bouger. L'ogresse s'installa au pied de l'arbre et le guetta. Elle lui répétait du matin jusqu'au soir : — Ah fils de chien ! Tu verras, se lèvera une tornade d'été qui te fera tomber et je te dévorerai. Se lèvera une tornade d'automne qui te fera tomber et je te dévorerai. Se lèvera une tornade d'hiver qui te fera tomber et je te dévorerai. Se lèvera une tornade de printemps qui te fera tomber et je te dévorerai. De toute façon, quoi qu'il arrive, je te dévorerai, toi qui as fui et qui as tué ma fille. L'ogresse passait sa journée à ronger le tronc de l'arbre pour le couper. Elle le rongeait, rongeait... pendant qu'elle sciait le tronc de ses dents, l'homme répétait en criant de la plus haute branche: — Ô arbre de mon père et de ma mère ! Grossis, grossis. Ô arbre de mon père et de ma mère ! Grossis, grossis. Le soir, au moment où l'arbre devait se rompre, l'ogresse, épuisée s'arrêtait pour reprendre son souffle et aller chasser de quoi manger. Au même instant, le tronc grossissait et reprenait sa forme initiale. L'ogresse était furieuse mais elle ne parvenait pas à tout ronger sans éprouver fatigue et faim. Elle s'endormait sur place et dès le matin, elle recommençait à scier de ses dents. Et, l'homme du haut des branches, continuait à répéter : — Ô arbre de mon père et de ma mère ! Grossis, grossis. Ô arbre de mon père et de ma mère ! Grossis, grossis. L'arbre regrossissait au moindre signe de fatigue de l'ogresse qui, tenace, recommençait à ronger. (à suivre...)